Publié dans Economie

Ressources naturelles - La disparition du tiers des espèces de lémuriens imminente

Publié le lundi, 27 juillet 2020

Madagascar risque de perdre pour toujours ses espèces emblématiques. Pour ce mois de juillet, l’Union internationale de la conservation de la nature (UICN) vient d’effectuer une mise à jour de la liste rouge des espèces menacées à travers le monde entier. Cette mise à jour a montré que les lémuriens sont de plus en plus menacés dans le pays. Près du tiers, soit 31 % des espèces de lémuriens se retrouvent même aujourd’hui dans la catégorie « en danger critique d’extinction » de cette liste rouge. « Le Propithèque de Verreaux et le plus petit primate du monde, le Microcèbe de Berthe, sont désormais passés de la catégorie "en danger " à la catégorie "en danger critique d’extinction". En tout, 33 espèces sont actuellement en danger critique d’extinction », rapporte le Fonds mondial pour la nature (WWF Madagascar).

 

Concrètement, ce changement de catégorie montre que la disparition de ces espèces est imminente. Et si aucune action n’est entamée rapidement, elles risquent de disparaître pour toujours. La Grande île perdra alors une grande partie de ses ressources naturelles, faisant sa réputation. Cette gravité de la situation résulte, sans aucun doute, des pressions humaines. Au cours des dernières années, les pressions anthropiques subies par ces animaux n’ont pas diminué, au contraire. En plus, cette crise sanitaire ne fait que rajouter de l’huile sur le feu. Les sources de revenu de la population sont presque réduites à néant. Elle finit donc par se rabattre sur les ressources naturelles, comme il a été mentionné à maintes reprises. « La persistance de la pratique de la culture sur brûlis et l’exploitation forestière pour obtenir du charbon de bois et du bois de chauffe continuent de contribuer à la destruction de l’habitat naturel des lémuriens, un des facteurs majeurs de leur extinction. Le braconnage figure aussi parmi les principales menaces pesant sur ces espèces. Pourtant, la chasse des lémuriens est illégale. Mais c’est loin d’être un frein pour les malfaiteurs. Si ces primates n’ont plus de conditions favorables pour assurer leur survie, ils finiront par s’éteindre petit à petit », constate l’UICN.

Actions

L’an dernier, une alerte a déjà été lancée parce que 90 % des espèces de lémuriens, soit 103 sur 107 espèces, sont en danger. Et aujourd’hui, près d’un an plus tard, la situation n’a fait que s’aggraver. Cette mise à jour est une alerte pour toutes les parties concernées de loin ou de près pour la sauvegarde de ces espèces. L’objectif est de mettre en place une stratégie adaptée, impliquant la sensibilisaton des communautés environnantes des zones forestières à la conservation des ressources naturelles. Les projets comme SOS Lemurs de l’UICN doivent ainsi être dupliqués. « Grâce à une stratégie de conservation de l’UICN à travers le projet SOS Lemurs, les lémuriens comme le Maki catta dans la forêt épineuse du sud-ouest de Madagascar et le Propithèque soyeux dans les Hautes terres du nord sont protégés. Nous travaillons avec les communautés locales dans les actions de conservation des lémuriens à travers la sensibilisation de leurs pairs, les patrouilles pour détecter les braconnages, des suivis écologiques ainsi que la restauration de leurs habitats à travers les dernières technologies disponibles comme les drones », souligne Simon Rafanomezantsoa du WWF.

Le chemin est encore long mais inévitable parce que le développement du pays repose sur ses ressources naturelles. Rien que pour le secteur du tourisme par exemple, les lémuriens attirent de nombreux touristes. Leur préservation doit être privilégiée.

Rova Randria

Fil infos

  • Porte-parole du Gouvernement - Pas de troisième mandat à l’ordre du jour actuel du Président
  • Propagation de fausses nouvelles - Un acte de kidnapping à Saririaky, la rumeur d'une répression démentie
  • Loi sur la castration - Les violeurs d’enfants subiront la sanction la plus sévère, réitère le Chef de l’Etat
  • Actu-brèves
  • Délestages intempestifs à Antananarivo - Les centrales solaires d’Ampangabe et Ambatomirahavavy bientôt opérationnelles
  • Dépenses publiques - De l’université au Mondial de pétanque, l’Etat mise sur l’éducation et le sport
  • Dernière heure - Le DG de l’ACM limogé
  • Assemblée générale de l’ONU - Madagascar prépare sa vision du « Mieux ensemble »
  • Sous Rajoelina - 200 000 enfants supplémentaires scolarisés à Madagascar
  • Réunion de travail avec le FMI - Le Président Rajoelina plaide pour des réformes favorables aux Malagasy
Pub droite 1

Editorial

  • Et les taxis-bicyclettes ?
    Le conseil municipal de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) offre un cadre légal aux taxi-motos à Tanà-Ville. Après avoir agi dans l’illégalité pendant au moins quatre ans, les professionnels de transport sur « deux-roues » ont finalement obtenu gain de cause. Les mesures de confinement décrétées en raison de la pandémie de Covid 19 en 2020 donnaient naissance à un nouveau mode de transport de passagers et de bagages plus pratique. Les transports en commun, pénalisés par les codes de conduite sanitaires, devaient céder la place aux déplacements individuels. La mesure implacable de confinement empêchant de se déplacer physiquement et en groupe donne lieu aussi à un nouveau mode de commerce : la vente en ligne et livrée à domicile.

A bout portant

AutoDiff