La partie opérationnelle privilégiée. Lors d’une rencontre avec la presse, hier, le directeur général de la CNaPS (Caisse nationale de la Prévoyance Sociale) mais aussi Président du Conseil d’administration d’Air Madagascar, Mamy Rakotondraibe a enfin dévoilé une avant-goût des composantes du business plan ou du plan de redressement de la compagnie aérienne malagasy. Rappelons que ce plan d'affaires a été déjà attendu depuis la fin du mois de septembre dernier. La première partie se concentrera sur l’excellence opérationnelle de la compagnie. « Au cours des dernières années, Air Madagascar a toujours rencontré les mêmes problèmes mais n’utilise pas les solutions adéquates. Par exemple, l’avion prend du retard pour cause de panne technique. Si le retard est trop important, la compagnie serait obligé de payer de nombreuses pénalités. Or, paiement de pénalités rime avec une baisse des recettes de la compagnie. Et qui dit baisse de recettes, dit incapacité à faire des investissements. De plus, avec ces pannes répétées, même des pièces non concernées pourraient finir par être endommagées, et causer ensuite d’autres pannes. Air Madagascar est alors coincé dans un cercle vicieux. Pour y remédier, il faut donc s’attaquer à la source du problème, notamment les avions d’Air Madagascar, d’où les questions opérationnelles du business plan », explique le PCA d’Air Madagascar.
La manière dont Air Madagascar gère ses appareils sera donc complètement modifiée pour éviter que les problèmes liés au retard des vols et aux pannes techniques ne se répètent. Ainsi, cette question d’excellence opérationnelle nécessitera des investissements conséquents. L’équipe en charge de la conception du plan en prend particulièrement compte. Cette dernière se compose notamment de collaborateurs d’Air Madagascar ainsi que de trois anciens directeurs généraux de compagnie aérienne, issus d’un cabinet international expert dans la relance des compagnies.
A cette question opérationnelle s’ajoute la modernisation des services et de l’organisation de la compagnie en général. « En termes de digitalisation, nous sommes très en retard. En se référant aux normes internationales, nous n’avons qu’un score de 47 % alors que celui-ci devrait atteindre au moins les 80 %. Dans le business plan, nous visons alors les 87 % », détaille Mamy Rakotondraibe. En tout cas, le plan d'affaires prévoit également une extension des fréquences de vol vers de nouvelles destinations ainsi que toutes les éventualités possibles tout au long du redressement de la compagnie afin d'éviter de répéter les erreurs commises d’avant. Ce plan se projettera notamment sur cinq ans. Dans le nouveau calendrier, il sera donc finalisé à la fin du mois, et au plus tard au début du mois de décembre.
Toutefois, le ministre des Transports, du Tourisme et de la Météorologie, Joël Randriamandranto, a laissé entendre qu’ «un premier jet a déjà vu le jour sauf qu'il n’a pas satisfait les attentes de l’Etat ainsi que du Conseil d’administration. Donc, on a dû retravailler la-dessus». Les deux responsables insistent sur le fait que l’élaboration du plan ne doit pas être fait à la va-vite, d’où l’explication de ce retard considérable.
Rova Randria