En plein débat sur la production de riz à Madagascar face à la hausse incessante du prix de ce produit, « Fihariana » a rapporté, hier, sa contribution dans l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Pour rappel, Madagascar doit produire 500 000 tonnes de riz supplémentaire par an pour arriver à cet objectif. Ce programme entrepreneurial a ainsi collaboré avec le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et Pêche (MAEP) afin de soutenir les agriculteurs. Ils ont créé ensemble le produit « Voka-bary » il y a six mois. La zone d’intervention s’est concentrée, dans un premier temps, à Alaotra-Mangoro et Analamanga.
Selon les informations reçues, le bilan du premier semestre s’est avéré positif. 3 269 agriculteurs ont bénéficié d’un appui financier ayant créé plus de 49 000 emplois. Lors de la saison culturale 2019-2020, le rendement moyen s’est élevé à 3,25 tonnes par hectare. Il est désormais passé à 7 tonnes par hectare. Durant ce premier semestre d’opérationnalisation, la surface cultivée s’étend sur 6 005 hectares. 15 765 tonnes de riz supplémentaire sont enregistrées, soit 6,54 % de production en plus. « Le confinement a vraiment montré l’importance de la production locale. Il faut dire que Madagascar possède des terres exploitables. Cependant, les agriculteurs manquent de moyens pour accroître leur productivité. C’est pour cette raison que nous avons mis en place cette ligne de crédit à taux bonifié. A noter que les personnes formées au technique de riziculture moderne et à l’utilisation des semences avec les techniciens de MAEP sont privilégiées », ajoute Anthony Rakotomahazo, directeur des opérations au sein du programme « Fihariana ».
Il faut souligner que « Voka-bary » a engagé une somme de l’ordre de 7 758 115 200 ariary afin de développer la filière riz, l’aliment de base des Malagasy. C’est le cas de Lalaina Fehizoro Radaoriarinoro, rizicultrice à Andriatsibibiarivony, une localité située à 79 km d’Antanananarivo. « Avec mon mari, nous avons obtenu 1 300 000 ariary de financement de la part de "Voka-bary by Fihariana" ainsi que des semences pour lancer notre activité de riziculture pour cette saison. Nous pouvons dorénavant relancer le repiquage du riz en employant 30 femmes et 7 hommes pour faire le travail de la terre avec des charrues de bœufs », témoigne-t-elle. Afin d’étendre le financement dans d’autres Régions, la réception des dossiers pour les Régions de SAVA et Atsimo-Andrefana est actuellement en cours.
Solange Heriniaina