Publié dans Economie

Services financiers privilégiés à Madagascar - Le mobile money l’emporte sur les institutions financières

Publié le jeudi, 18 mars 2021


Le taux d’inclusion financière de Madagascar est l’un des plus faibles au monde. En 2017, seulement deux personnes sur dix de la population adulte malagasy détiennent un compte auprès d’une institution financière ou d’un service mobile money, soit moins de 20% de la population. Aujourd’hui, cette tendance commence à s’inverser. Entre les investissements réalisés par les établissements de monnaie électronique et la mise en place d’une réglementation progressive, le mobile money s’est rapidement développé dans la Grande île, au cours des dix dernières années. Actuellement, les personnes possédant un compte mobile money sont largement plus nombreuses que celles détenant un compte auprès des différentes banques et institutions financières. «Les comptes de mobile money sont actuellement trois à quatre fois plus nombreux que les comptes bancaires habituelles. Nous n’avons pas encore les chiffres exacts à jour. Mais on peut le déduire facilement. Moins de 4% de la population en 2019, les titulaires de comptes bancaires, tournent alors aux alentours d’un million et demi. Pourtant, ce chiffre ne représente que les abonnés d’un seul opérateur téléphonique. Pour Orange Money Madagascar par exemple, ces abonnés tournent autour de deux millions. Pour MVola, le nombre des abonnés atteint les trois millions. Rien qu’avec ces chiffres, le triple est déjà dépassé, et de loin alors qu’il manque encore un troisième opérateur», explique un expert sur le sujet.
Ce choix des consommateurs s’explique surtout par la vulgarisation du téléphone mobile. Effectivement, près de la moitié de la population malagasy possède téléphone portable. Le mobile money devient alors plus accessible pour la majorité. Mais cela ne s’arrête pas là. « Je préfère utiliser mon compte de mobile money parce que déjà il est moins contraignant qu’un compte bancaire classique avec des procédures administratives allégées. Pour ouvrir un compte, tu n’as besoin que d’une carte d’identité nationale et c’est tout. En plus, il me fait gagner énormément de temps et réduit considérablement mes déplacements, je peux tout faire à partir de mon téléphone » soutient Lova, une vendeuse de vêtements du côté de Behoririka, en vantant les mérites de son compte mobile money. Et elle n’est pas la seule à ne jurer désormais que par le mobile money pour ses opérations financières. 
Face à ce succès fulgurant, les institutions financières se lancent même dans le mobile money pour conquérir cette toute nouvelle catégorie de clients. Le même concept, les mêmes services mais à des frais plus attrayants et une clientèle plus élargie, sachant que le service ne se limite pas à un seul opérateur téléphonique. En parallèle, elles innovent également leurs services financiers pour concurrencer, dans un sens, ceux du mobile money. Dans tous les cas, l’objectif final est de favoriser l’inclusion financière dans le pays et stimuler ainsi la croissance économique du pays.
Rova Randria

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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