Pour l'huile, cette hausse reste incompréhensible pour les consommateurs sachant qu'une usine locale produit et fournit la majorité des marchés dans le pays. « Ce n'est pas parce que nous produisons localement que nous sommes épargnés par les inflations sur le marché international. Il ne faut pas oublier que ces industries locales importent encore leurs matières premières », rappelle Lantosoa Rakotomalala, ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (MICA), durant son intervention.
En effet, en un an, les frais de transport maritime ont connu une hausse vertigineuse. « De 2020 à 2021, le fret maritime minimum est passé de 2 000 à 10 000 dollars, soit cinq fois plus élevé. Cette hausse des frais résulte notamment de la rareté des conteneurs mais aussi des bateaux assurant la liaison vers Madagascar. Et comme nous importons une grande partie des besoins, nous ne pouvons échapper à cette inflation globale. De plus, l'importation n'est pas le seul impacté. L'exportation est aussi touchée par ce problème », explique le premier responsable au niveau du MICA.
Les PPN ne sont pas les seuls touchés par ce problème. « Le prix du ciment à Madagascar subit de plein fouet la hausse du fret maritime international, et encore plus dans les Régions enclavées comme Taolagnaro. Les sacs et les autres matières ont également subi d'importantes hausses ces derniers mois. Nous ne pouvons pas alors approvisionner ces Régions pour le moment », soutient un responsable au niveau de Holcim Madagascar.
Pour faire face à cette situation, le ministère continue les échanges avec le secteur privé afin de trouver un terrain d'entente pour préserver les consommateurs, sans pour autant nuire aux opérateurs. En tout cas, pour le riz, en collaboration avec le ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, la hausse de la production est déjà en marche afin d'initier une baisse des prix. Selon les informations communiquées, 50 000 tonnes de riz hybride devraient arriver prochainement sur le marché.
Rova Randria