Publié dans Economie

Thierry Rajaona - « L’économie malagasy est sous-financée »

Publié le mercredi, 25 août 2021


Panorama de l’état du financement de l’économie malagasy en particulier et de l’économie africaine en général. C’est ce qu’a dressé, hier, Thierry Rajaona, président du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), à l’occasion de la Rencontre des entrepreneurs francophones (REF) dans le cadre de l’évènement organisé par le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) qui se tient présentement à Paris.  Evènement durant lequel ce responsable tient lieu de chef de délégation représentant le secteur privé malagasy face aux entreprises de France. « Nos économies sont sous-financées en règle générale. Quand on considère les pays africains, francophones en particulier, le ratio de crédit à l’économie par rapport au produit intérieur brut se situe entre 15 et 30% au maximum. Un taux minime comparé au ratio mondial qui est à taux moyen de 140% », avance le président du GEM. Une façon pour ce responsable d’expliquer que l’économie africaine en général et surtout malagasy est encore en état de faiblesse par rapport au reste du monde. « Effectivement la comparaison a été faite entre les pays développés et les pays pauvres. En revanche, n’oublions pas que la francophonie englobe aussi certains pays asiatiques dont ce ratio est proche des 120 à 130% à l’instar du Cambodge ou encore du Vietnam », rajoute le chef de la délégation du secteur privé. D’après lui, même dans la zone francophone, l’Afrique reste en retard face aux autres pays alors que pour réellement financer l’économie d’un pays, il est impératif que ce ratio de crédit, qui est présentement à un maximum de 30%, soit doublé ou même triplé comme cela a été fait chez les pays asiatiques francophones il y a quelques décennies, d’après l’analyse du président du GEM.
Endettement
Le numéro un du secteur privé a aussi évoqué le concept de capacité d’endettement lors de son intervention à la REF. « Globalement, les pays membres de la francophonie, surtout ceux de l’Afrique, ont encore une marge de capacité d’endettement car le ratio d’endettement par rapport au PIB est relativement faible en Afrique à l’exemple de la Grande île qui a un ratio de 35% malgré le fait que l’on soit l’un des pays les plus pauvres au monde », détaille Thierry Rajaona pour suggérer le fait de doubler ce ratio d’endettement même si c’est tout de même un peu risqué pour le pays en question qui y a recours. « L’endettement en soi n’est pas une mauvaise chose pour relancer l’économie. Après il faudra tout de même le calibrer de façon transparente afin d’atténuer les risques à long terme pour le pays. Cela permettra d’avoir une marge de développement assez importante pour le pays emprunteur », explique le président du GEM. Cependant, la triste réalité est que les riches ne prêtent qu’aux riches dans la mesure où le remboursement des dettes demeure une question à risque dès lors qu’un pays pauvre emprunte car ce dernier aura d’autant plus de difficultés à couvrir ses dettes à long terme. « Les pays à revenu plus élevé ont plus de facilité à emprunter à l’extérieur par rapport aux pays en voie de développement. Pourtant, ce sont ces derniers qui en ont le plus besoin, justement afin d’atteindre leurs objectifs de développement », déplore Thierry Rajaona. 
Hary Rakoto

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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