Publié dans Economie

Taxes sur le savon - Les industriels locaux reviennent à la charge

Publié le lundi, 11 octobre 2021

Permettre aux unités de saponification locales d’utiliser leurs pleines capacités. C’est grâce à ce principe que, depuis des décennies, les industriels locaux militent pour rehausser les taxes sur les bondillons de savon importés. Pour rappel, le bondillon, c’est de la pâte à savon que le savonnier achète à un industriel et que le premier conditionne pour en faire un produit fini destiné à la consommation.

Cependant, les industriels locaux considèrent que le bondillon de savon est déjà un savon fini et non une matière première car il peut être utilisé en l’état pour le lavage des mains et autres tâches ménagères. De ce fait, s’il est considéré comme étant un produit fini, dans la Grande île, il devrait toujours être taxé à hauteur de 20 % de sa valeur. Ainsi, ces industriels avancent les impacts de la considération du bondillon comme étant un produit semi-fini et taxé à seulement 10 % à l’heure actuelle. « Cette réduction des droits de douane sur les bondillons de savon, de 20 à 10 %, a déjà entraîné une délocalisation de la fabrication de savon en Asie du Sud-est car 80 % des savons utilisés à Madagascar sont désormais importés, y compris les bondillons. Par ailleurs, de nombreuses unités de fabrication de savon à Madagascar ont arrêté leur activité et se sont reconverties dans l’importation de bondillons de savon », expliquent ces industriels.

Perte de compétitivité

Cette situation a entraîné une perte massive d’emplois dans cette filière, sans parler de la perte de compétitivité au niveau de la fabrication locale de savon et des capacités d’innovation sur de nouvelles gammes. Ces industriels demandent ainsi l’adoption de la remise en place de la taxation afin de permettre aux unités de saponification locales d’utiliser leurs pleines capacités. De leur côté, le collectif des bondillonneurs précise que cette denrée est classée dans la deuxième catégorie des produits semi-finis selon les normes d’importation de la douane. « Etant donné qu’ils sont destinés spécifiquement aux industriels, ces granulés industriels ne peuvent pas être utilisés directement par les ménages car ils doivent subir différentes étapes de préparation et de transformation industrielles. Les tentatives de révision des droits de douanes, actuellement à 10 %, et de les ramener à 20 % ont été effectuées à plusieurs reprises. Le collectif des bondillonneurs appelle les responsables étatiques à étudier avec minutie les raisons évoquées précédemment en pensant à l’intérêt de la population », arguent ces bondillonneurs. A titre de comparaison, la différence en matière de droits de douanes entre les matières premières saponifiables et les bondillons de savon à Madagascar est bien loin du compte face à des pays comme le Nigéria, l’Egypte ou encore le Maroc où la taxation des bondillons s’élève à plus de 30 %.

Hary Rakoto

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Editorial

  • Logique des faits
    La CENI change de main. Andrianarisedo Dama cède la place à Rakotonarivo Thierry. En effet, poussé par la logique des faits qui prévalent en ce moment, l’ex- président de la Commission électorale nationale indépendante Andrianarisedo Dama admet lui-même que son départ de la tête de l’institution relevait d’une évidence … inévitable ! Rakotonarivo Thierry, administrateur civil de son état et vice-président nouvellement élu de la CENI, succède ainsi à Andrianarisedo Arsène Dama Retaf, magistrat de carrière qui, en fait, a présenté sa démission. Les postes des membres du bureau permanent ont aussi subi des changements de titulaire. En gros, un grand remue - ménage s’effectue au sein de cette entité en charge des élections et de référendum à Madagasikara. Un changement « exigé » par le vent nouveau qui souffle depuis les manifestations des jeunes du 25 septembre. Etant membre désigné pour le quota du Président de la République à…

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