Publié dans Economie

Consommation - Le « ciment mora » s'arrache dans les quincailleries

Publié le vendredi, 26 novembre 2021

Crainte des spéculations. 

« En chemin pour me rendre chez mon quincaillier habituel, mes voisins m'ont interpelé en m'informant que le ciment à prix raisonnable importé par les autorités est à présent disponible dans le quartier. Etant donné que je suis en train de finir les travaux de rénovation d'une partie de ma maison, j'ai sauté sur l'occasion et me suis rendu chez un autre quincaillier qui fournissait le fameux ciment "Lucky" à bas prix », explique un père de famille habitant dans le quartier d'Ampefiloha.

Ce dernier a alors pu se procurer une demi-douzaine de sacs à un prix ne dépassant pas les 30 000 ariary. Cependant, grande fut l'étonnement de ce père de famille lorsqu'en même temps qu'il passait à la caisse, il a aperçu un poids lourd en train de se faire charger avec le même ciment qu'il a acheté. « Alors peut-être que l'acheteur de ces quelques tonnes de ciment en a besoin pour de gros travaux. Mais d'un autre côté, le fait que l'on puisse se procurer autant de ce ciment en grande quantité et sans aucun contrôle ni autre suivi sur son utilisation laisse tout de même perplexe », rajoute l'habitant d'Ampefiloha. Une façon pour ce dernier de mettre l'accent sur la transparence à appliquer quant à la distribution équitable de ce produit, considéré comme étant de première nécessité, afin d'éviter que les spéculateurs ne se jettent sur l'occasion pour se remplir les poches.

En effet, selon le ministère en charge du Commerce, le prix du sac de ciment ne doit pas dépasser 29 000 ariary à Antananarivo s'il pourrait coûter un peu plus, autour de 30 000 ariary le sac, dans les localités où les frais de transport sont plus élevés. Des prévisions de prix annoncées après une importation massive de ce produit ont été effectuées par la société State Procurement of Madagascar. Le manque de suivi sur la consommation et la distribution de ce ciment importé constitue ainsi une porte grande ouverte aux phénomènes de spéculation, malgré le fait que l'objectif principal de la SPM est de réguler les prix sur le marché local en cas de hausse de prix, en ce qui concerne les produits de première nécessité. 

Cette hausse des prix s'explique surtout par les frais de transport élevés. Le ciment doit en effet être transporté par voie maritime au vu de son poids. Ainsi, c'est pour préserver les consommateurs que le ministère a pris cette décision tant pour l'importation que la fixation des prix. Dans tous les cas, les actions de contrôle du ministère doivent être renforcées pour éviter les spéculations, plus particulièrement après cette fixation du prix du ciment dans les Régions éloignées de la Capitale et de Toamasina. Les contrevenants et les spéculateurs ont déjà été avertis même si les contrôleurs et commissaires du commerce au sein du ministère de l'Industrialisation, du Commerce et de la Consommation (MICC) continuent de prospecter chez les fournisseurs pour contrôler les prix.

Hary Rakoto

Fil infos

  • Elections consulaires des Français de l’Etranger - La liste Français du Monde revendique une meilleure prise en charge sociale
  • Refondation - « L’espoir d’un véritable renouveau démocratique s’amenuise », dixit la société civile
  • Direction Générale de l’ARAI - Un homme de l’intérieur prend les rênes
  • Premières pluies - Les infrastructures déjà mises à très rude épreuve
  • Actu-brèves
  • HCC - Trois anciennes ministres réintègrent l’Assemblée nationale
  • Concertation nationale - LES RECOMMANDATIONS D’UN CITOYEN D’AMBATONDRAZAKA
  • Détention de Rinah Rakotomanga - Son avocate dénonce des dessous politiques
  • Actu-brèves
  • Loi de finances - Nouveau huis clos des députés

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

A bout portant

AutoDiff