Publié dans Economie

Transport aérien - Air Madagascar doit réintégrer le BSP

Publié le mardi, 06 septembre 2022

Reprendre du poil de la bête. C’est de cette manière que Roland Ranjatoelina, actuel ministre des Transports et de la Météorologie, décrit l’obligation à la compagnie aérienne nationale de réintégrer le BSP (Billing and Settlement Plan). Le BSP qui peut se traduire par « organisation et régulation des paiements et des facturations » est une filiale de l’Association du transport aérien international (IATA) qui propose ce service à tous ses partenaires agréés, à savoir, les compagnies aériennes, les agences de voyage, les voyagistes et autres revendeurs agréés afin de réguler et d'organiser les transactions financières entre les fournisseurs qui sont les compagnies aériennes et les revendeurs de titres de transport aérien ou tout simplement les billets d'avion. Le BSP collecte de la part des agents de voyage accrédités les montants dus par ces derniers aux compagnies aériennes IATA et les transfère ensuite à ces dernières.

C’est le BSP qui collecte aussi les pénalités réclamées par les compagnies aériennes et en particulier les fameux redressements financiers et qui, dans ce dernier cas, « joue le gendarme » en arbitrant nombre de litiges opposant les agents aux compagnies.  C’est enfin l’IATA, par le biais du BSP, qui régule une bonne partie des transactions du marché en vérifiant la solvabilité des acteurs concernés tant les agents de voyage que les transporteurs aériens. Tâche qui est parfois critiquée de part et d’autre. Le BSP est ainsi un atout clé pour toute compagnie aérienne afin de pouvoir jouir de compensation en rapport aux nombres de billet vendu. 

Exclusion 

Pourtant, depuis l’année dernière, Air Madagascar a été exclue de cette organisation à cause de sa situation financière. En effet, l’IATA a suspendu la compagnie malagasy du BSP, une mesure qu’elle utilise généralement lorsqu’il existe un risque que la compagnie en question fasse faillite ou cesse ses activités. L’IATA a aussi demandé aux agences de voyage de cesser toutes activités de billetterie et de remboursement au nom d’Air Madagascar. De quoi sérieusement inquiéter les voyageurs qui ont pris le risque d’acheter leurs billets d’avion chez Air Madagascar. « Il s’agit maintenant de réintégrer cette organisation de façon à pouvoir accompagner convenablement la relance de la compagnie qui recommence à vendre progressivement après la déclaration de mise en redressement judiciaire », s’enthousiasme le ministre des Transports. D’un autre côté, pour pouvoir réintégrer le BSP, l’IATA réclame tout de même une caution conséquente avoisinant les 5.000.000 de dollars américains à la compagnie nationale malagasy. Une sortie d’argent qu’Air Madagascar ne peut, pour le moment, se permettre vu sa situation financière. Pour rappel, en 2011, le même scénario s’est déjà présenté à la compagnie malagasy qui a été notifiée par l’IATA de sa suspension du Billing and Settlement Plan. « Effectivement, ce n’est pas la première fois qu’Air Madagascar subit ce genre de suspension mais à coup de négociation, nous sommes toujours arrivés à réintégrer l’organisation et c’est ce que nous allons faire afin de remettre cette compagnie sur les rails », se rassure Roland Ranjatoelina. 

Hary Rakoto

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Editorial

  • Secteurs clés
    Après avoir esquissé des lignes retraçant quelques points essentiels des « Domaines prioritaires » de la vie nationale auxquels les dirigeants de la Refondation de la République ont donné deux mois aux nouveaux membres du Gouvernement pour faire leurs preuves, nous en venons aux « secteurs clés » portant le même degré d’importance en termes d’urgence et dans la même durée impartie. Nous entendons par secteurs clés, spécialement à travers cette colonne, quatre points inévitables : l’agriculture, le tourisme, l’industrie et les services publics (transports et infrastructure routière). L’agriculture vient, en toute logique, en premier plan, des secteurs clés. Madagasikara, étant reconnu pour un pays à vocation agricole, plus de 75% de la population vivent et évoluent dans le monde rural. Ainsi, la croissance des produits agricoles dont le riz, principale nourriture des malagasy, trône en première ligne. Les autres produits tels le manioc, le maïs, les cultures maraîchères et…

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