Risques pour les économies tous azimuts. C’est en ce sens que le Fonds monétaire international, à travers sa directrice générale, Kristalina Georgieva, tire la sonnette d’alarme sur le fait que l’économie mondiale sera encore plus mise à mal pour cette année par rapport à la précédente. Dans son rôle de gendarme financier international, le FMI reconnaît ainsi les risques d’inflation que peut représenter la conjoncture actuelle. Notamment la hausse de la monnaie américaine pour les économies émergentes et celles en développement. Mais les solutions que propose l'institution sont difficiles à mettre en œuvre par les pays victimes de la situation. « Les pays doivent préserver leurs réserves de change, vitales pour faire face à des sorties de fonds et à des turbulences potentiellement plus graves à l'avenir. Les pays dont les politiques économiques sont saines et qui doivent remédier à des vulnérabilités modérées devraient recourir de manière proactive aux précautions du FMI pour répondre à leurs futurs besoins de liquidités », ont fait savoir les experts de l’institution financière. En appuyant cette annonce, la directrice générale du FMI, à l’occasion d’une intervention dans un média européen prédit « une année 2023 plus difficile que l’année précédente, les Etats-Unis, l’Union européenne et la Chine voyant leur économie ralentir ». Ainsi, pour cette responsable, la moitié de l’Union européenne sera en récession en 2023. Le poids persistant de la guerre en Ukraine, les pressions inflationnistes et la hausse des taux d’intérêt des principales banques centrales.
Les endettés
Par contre, pour les pays jugés lourdement endettés en devises étrangères, ceux d'Afrique subsaharienne y compris la Grande île, il est recommandé de « réduire les asymétries de change en recourant à la gestion des flux de capitaux en plus des opérations de gestion de la dette pour lisser les profils de remboursement ». Des solutions difficiles à comprendre et complexes à gérer. En effet, cette approche des enjeux macroéconomiques en Afrique permet d'aborder sous un autre angle les défis économiques qui prévalent dans les pays africains. En vue de contenir l'inflation, les banques centrales africaines ont majoritairement augmenté leurs taux directeurs, dans l’optique de ralentir les encours de crédit à l'économie, de réduire la masse monétaire et de faire retomber les prix. La vision strictement monétaire de l'inflation ne semble pas être l'hypothèse de base adéquate pour gérer la cherté de vie et les risques que cela pose pour la qualité des créances dans les pays africains. Etre assujetti au dollar américain pour les importations des biens et notamment des services qui dominent la consommation africaine est un défi qu'il faudrait surmonter avec des politiques monétaires et de crédits axés sur les secteurs de l'agriculture et de l'informel, qui soutiennent l'essentiel des emplois dans la région. Mais cette menace que représente aujourd'hui le coût du dollar américain n'est pourtant pas prête de reculer. « Il faudra beaucoup plus de preuves pour avoir la certitude que l'inflation est sur une trajectoire de baisse durable ».
Hary Rakoto