En effet, à la suite de cette décision, les 88 exportateurs agréés doivent renouveler, d’ici le lundi 13 février, leur engagement d’achat conformément à leur agrément d’exportation. Ils s’engagent par la suite, dans un délai de 15 jours, à procéder à l’achat effectif de la totalité de la quantité de vanille autorisée dans leur agrément. En cas de défaillance ou de manquement de leur part, la quantité restante non achetée sera réattribuée par l’Etat au profit des autres exportateurs et fera l’objet d’un nouvel agrément. De son côté, l’Etat s’engage à effectuer un « road show » avec les exportateurs pour mettre en place un plan d’achat et convaincre les potentiels acheteurs internationaux. Après l’engagement d’achat des exportateurs auprès des producteurs, les autorités s’engagent à leur tour à promouvoir l’or vert au niveau international de façon à garder la place de Madagascar de leader mondial de la vanille.
En parallèle, les exportateurs seront autorisés à écouler sur le marché international de la vanille « cuts », c’est-à-dire avec un taux de vanilline inférieur à celui de la vanille « gourmet », et ce jusqu’à hauteur de 10 % de la quantité autorisée par les agréments délivrés. Il a été unanimement décidé que le prix de la vanille « cuts » sera de 140 dollars par kilo. Les autorisations de vente seront tout de même suivies d’un contrôle rigoureux de la part des autorités durant les transactions. L’idée étant de reconquérir la confiance de ceux qui opèrent dans cette filière, tout en protégeant la filière et la libérer des points de blocage, lesquels se sont traduits dernièrement par les cris d’alerte des planteurs et collecteurs dans le Nord et l’Est du pays par rapport aux difficultés que ces derniers éprouvent pour écouler leurs stocks de vanille présentement. Ces producteurs qui se résignent souvent à vendre à perte dans l’espoir de récupérer un minimum d’argent.
Sur terrain, notamment dans la Région de Sava qui concentre 80 % de la production de vanille du pays, les acheteurs locaux, collecteurs et exportateurs sont peu nombreux. Le prix minimum de l’or vert qui a été fixé par les autorités, rebute certains opérateurs. Pourtant, Madagascar demeure toujours le leader mondial du marché de la vanille face à l’Indonésie, la Papouasie Nouvelle-Guinée, l’Ouganda et les Comores, pour ne citer que les principaux pays producteurs.
La Rédaction