Publié dans Economie

Secteur agricole - Le maïs local insuffisant pour la filière avicole

Publié le vendredi, 18 août 2023
Secteur agricole - Le maïs local insuffisant pour la filière avicole Crédit photo : Agrihumus Madagascar

Dans un contexte où l'élevage aviaire est devenu le pilier central du programme de soutien à l'entrepreneuriat, le secteur agricole du pays est confronté à un dilemme critique. La nécessité d'importer du maïs, ingrédient clé de l'alimentation animale, a mis en lumière des lacunes dans la planification à long terme de cette industrie florissante. Depuis le lancement du programme Fihariana avec son célèbre slogan « Akoho Nakà », Madagascar a misé sur l'élevage aviaire pour dynamiser son économie et offrir des opportunités aux entrepreneurs locaux.
Cependant, la récente nécessité d'importer du maïs non concassé a soulevé des questions quant à la vision à long terme de ce secteur en pleine expansion. L'élément central de ce défi réside dans la baisse de production du maïs local, une matière première essentielle pour l'alimentation animale. Les experts soulignent que cet épisode met en évidence l'importance de l'approche dans la prise de décision. L'exemple de Bovima démontre clairement comment cette méthodologie peut assurer une coordination optimale entre les différents maillons de la chaîne de production.
La décision d'autoriser l'importation de maïs non concassé a été accueillie avec soulagement par les professionnels de l'élevage avicole. Ils estiment que cette mesure cruciale pourrait sauver la filière avicole qui lutte contre la flambée des prix du maïs sur le marché. Cette hausse constante menace non seulement la santé économique des éleveurs, mais aussi la sécurité alimentaire du pays. Face à cette situation, l'Association Malagasy des Professionnels de l'Elevage (MPE) et l'Interprofession Aviaire (IPA) de Madagascar ont pris l'initiative de demander l'autorisation d'importation.
Importation palliative
Le soutien du ministère de l'Agriculture et de l'Elevage, ainsi que celui de l'Industrialisation, du Commerce et de la Consommation témoigne de la reconnaissance de l'urgence de la situation. Plus de 45.000 tonnes de maïs non concassé sont attendues dans les semaines à venir pour soutenir les producteurs d'alimentation animale, mais aussi les éleveurs qui produisent leur propre provende. Cependant, cette mesure d'importation n'est qu'un palliatif à court terme. Les professionnels de la filière avicole plaident pour une réflexion à plus longue échéance, mettant en évidence le potentiel inexploité de la production de maïs local.
Madagascar, avec son climat propice à l'agriculture, a la capacité de cultiver du maïs en quantité suffisante pour répondre aux besoins de l'industrie avicole. D'ailleurs, les chiffres parlent d'eux-mêmes dans la mesure où la production de maïs a diminué de façon significative ces dernières années, passant de 447.948 tonnes en 2012 à seulement 266.914 tonnes en 2022. Cette baisse a entraîné un déficit de 150.000 tonnes pour la fabrication de provende, impactant directement le secteur avicole. Les professionnels insistent sur l'importance de replacer le maïs au cœur des priorités agricoles à long terme, compte tenu de son rôle vital pour de nombreux ménages dépendant de l'élevage. Ainsi, la filière avicole de Madagascar est à un tournant décisif. Si l'importation de maïs est une mesure nécessaire à court terme, elle ne saurait dissimuler l'opportunité sous-exploitée de la production locale. En adoptant une approche filière intégrée et en investissant dans la culture du maïs, Madagascar pourrait non seulement sécuriser son industrie avicole, mais aussi stimuler sa souveraineté alimentaire et son économie.
Hary Rakoto

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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