Publié dans Economie

Société d’Etat - La JIRAMA peine à dénicher sa tête pensante

Publié le lundi, 01 avril 2024

Alors que le poste de directeur général de la JIRAMA demeure vacant, le secteur de l'eau et de l’énergie à Madagascar prévoit d'importants chantiers pour l'année en cours. Cette vacance de poste constitue un enjeu majeur parmi les nombreux défis qui attendent le ministre en charge de l'Energie dans le Gouvernement actuel. Depuis l'échec de la procédure de recrutement lancée l'année dernière, jugée infructueuse en raison de l'inadéquation des profils des candidats malagasy ayant postulé, le ministère de tutelle tarde à nommer un nouveau directeur général. Malgré les pressions des bailleurs de fonds, notamment la Banque mondiale, ayant insisté sur la nécessité d'une nomination rapide, il faudra encore patienter avant de voir un nouveau leader à la tête de la compagnie nationale d'eau et d'électricité.

L'année dernière, un avis de recrutement a été lancé à l'échelle nationale et internationale dans le but d'identifier des talents locaux ou internationaux, experts en gestion d'entreprises. Cependant, aucune nomination n'a encore été effectuée, laissant la JIRAMA dans une période d'incertitude quant à sa direction future. Le dernier recrutement de cette envergure remonte au temps de Vonjy Andriamanga, qui a été nommé directeur général de la compagnie en 2019, après avoir été remercié de son poste de ministre de l'Energie. La procédure d'embauche avait alors été confiée au cabinet de recrutement SG Group, chargé d'évaluer les candidatures et de proposer une « shortlist » des candidats retenus au Conseil d'administration de la JIRAMA. C'est au Président de la République qu'est revenu le choix final du nouveau directeur général.

Instabilité et incertitude

Depuis le départ de Vonjy Andriamanga, Rivo Radanielina assurait l'intérim de la Direction générale de la société d'Etat. Cependant, celui-ci n'occupe plus ce poste depuis le 7 novembre 2022, laissant la JIRAMA sans direction stable depuis cette date. Ce processus de recrutement est suivi de près par les Partenaires techniques et financiers (PTF), car tant que la compagnie d'eau et d'électricité ne retrouve pas l'équilibre financier, les investissements réalisés par la JIRAMA sont financés par les bailleurs. Actuellement, les financements obtenus par la société s'élèvent à 4.400 milliards d'ariary, ce qui rend les PTF particulièrement attentifs à ces procédures de recrutement.

Dans cette période d'attente et d'incertitude, la compagnie reste confrontée à de nombreux défis, notamment la nécessité de restaurer la confiance du public et des bailleurs de fonds, ainsi que de mettre en œuvre des réformes internes pour améliorer sa performance et son efficacité. La nomination d'un nouveau directeur général compétent et intègre est donc cruciale pour l'avenir de cette entreprise essentielle à Madagascar. La situation actuelle de la JIRAMA souligne également les défis structurels auxquels sont confrontées de nombreuses entreprises d'Etat à Madagascar. La corruption, le manque de transparence et la mauvaise gestion sont des problèmes récurrents qui entravent le développement économique du pays et sapent la confiance des investisseurs nationaux et étrangers.

Efficience compromise

Dans un pays où l'accès à l'eau et à l'électricité est vital pour le bien-être et le développement économique, la JIRAMA joue un rôle crucial. Cependant, tant que l'entreprise ne sera pas dirigée par un leadership fort et intègre, sa capacité à remplir sa mission de manière efficace et efficiente restera compromise. Pour surmonter ces défis, il est impératif que le Gouvernement prenne des mesures concrètes pour lutter contre la corruption et renforcer la gouvernance des entreprises d'Etat. De plus, des efforts supplémentaires doivent être déployés pour attirer et retenir des talents qualifiés et expérimentés capables de relever les défis complexes auxquels est confrontée la compagnie.

En somme, la quête d'une nouvelle direction pour la JIRAMA est un défi de taille qui ne peut être sous-estimé. Cependant, avec un engagement ferme en faveur de la transparence, de la bonne gouvernance et du leadership compétent, il est possible de surmonter les obstacles actuels et de garantir un avenir plus prometteur pour la compagnie nationale d'eau et d'électricité de Madagascar. 

 

Hary Rakoto

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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