Publié dans Economie

Carburant - Retour à la fluctuation régulière des prix 

Publié le dimanche, 19 janvier 2025

Instable. Le système d'ajustement automatique des prix des carburants a fait son retour au niveau des stations dans la nuit du 17 janvier 2025, marquant une nouvelle ère de fluctuations régulières des prix en fonction du marché international et des taux de change. Annoncé par le ministre de l'Energie, Jean Baptiste Olivier, ce réajustement replace les Malagasy face à une réalité économique qu'ils devront accepter à nouveau. Cette pratique, bien qu'abandonnée pendant plusieurs années, est aujourd'hui relancée sous la pression du Fonds monétaire international (FMI) pour alléger le poids des subventions sur le budget de l'Etat.

Historiquement, le pays a maintenu un système de fixation des prix, soutenu par des subventions publiques pour éviter l'impact direct des hausses internationales sur les ménages et les entreprises. Ce modèle, bien que populaire pour préserver la stabilité sociale, a conduit à une pression budgétaire énorme. Des fonds qui auraient dû être alloués aux secteurs essentiels comme la santé et l'éducation ont été détournés pour compenser les fluctuations du marché des carburants. En effet, l'Etat a constamment dû injecter des subventions pour maintenir les prix stables, une situation jugée intenable à long terme par le FMI. 

Rebelote 

Pourtant, cette réforme, loin d’être une innovation était déjà pratiquée. Une demi-douzaine d’années auparavant, un ajustement similaire avait déjà été mis en place, comme le rappelle un ancien article de l’époque. A cette période, le prix du super sans plomb avait atteint la barre symbolique des 4000 ariary. Le ministre de l’Energie de l’époque, avait alors évoqué la nécessité d’un « système de vérité des prix », où les hausses s’étaient succédé progressivement, tout en étant atténuées par des subventions ciblées, notamment pour les transports publics. Le Gouvernement avait négocié avec les opérateurs pétroliers pour lisser ces hausses et protéger les consommateurs. Cependant, ces compensations avaient été vivement critiquées, notamment à cause des coûts financiers pour l'Etat et des désaccords sur les marges bénéficiaires des pétroliers. Aujourd'hui, alors que la réforme refait surface, les mêmes questions se posent : jusqu'où iront les fluctuations des prix, et quelles seront les mesures concrètes pour protéger les plus vulnérables face à ces hausses ? La réponse, selon les autorités, réside dans l’adaptation nécessaire des consommateurs à une nouvelle dynamique économique. Un défi de taille pour une population déjà confrontée à une inflation galopante et à des revenus stagnants. Si le Gouvernement et le FMI misent sur cette réforme pour stabiliser l'économie à long terme, les effets immédiats sur le quotidien de population restent incertains. Ainsi, la question de l’impact social de ces hausses, déjà redoutée autrefois, persiste. Madagascar se retrouve donc à un tournant délicat où l’équilibre entre soutenabilité économique et protection sociale devra être finement ajusté.

Hary Rakoto

Fil infos

  • Actu-brèves
  • Vol de bovidés - Durcissement des peines en vue
  • Collecte de riz 2024 - L’Alaotra-Mangoro se prépare
  • Assemblée nationale - Pas de face-à-face ministres-députés avant juin
  • ACTU-BREVES
  • Ouverture de la session parlementaire - Richard Ravalomanana dénonce les fauteurs de troubles
  • Évasion du colonel Patrick - Le président Rajoelina dénonce une faille inacceptable
  • Session du Parlement - Une rentrée tout à fait ordinaire
  • Agrément à recevoir des fonctionnaires - Précision de la polyclinique d’Ilafy
  • Affaire Hôpital militaire de Soavinandriana - Démenti formel des autorités militaires

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • A quoi bon !
    Des nouveaux membres de la Haute Cour de justice (HCJ) ont prêté serment. Du coup, des observateurs s’interrogent sinon s’exclament « à quoi bon ! » Une remarque quelque peu désobligeante à l’égard d’une prestigieuse et haute institution judiciaire, soit. Mais, la réalité est là. Et elle s’entête. Les précédents membres de la HCJ ont terminé leur mandat respectif sans avoir pu faire valoir leur compétence dictée par la loi et ce à cause d’un blocage à l’Assemblée nationale de la mandature précédente. Rappelons que le manquement à la mise en place de la Haute Cour de justice avait valu à Hery Rajaonarimampianina, Président de la République, au moment des faits, des mesures disciplinaires de la part de la Haute Cour constitutionnelle du fait que le Président Rajaonarimampianina n’a pas respecté le délai de douze mois prescrit par l’article 167 de la Constitution pour la mise en place de la…

A bout portant

AutoDiff