Lundi dernier, une délégation indonésienne de haut rang, emmenée par Ahmad Doli Kurnia, vice-président de l’Assemblée législative d’Indonésie, a rencontré à Ampandrianomby le ministre des Mines, Rakotomalala Herindrainy Olivier. L’enjeu étant d’établir les bases d’une collaboration stratégique dans le secteur extractif, en particulier le pétrole et le gaz. Après avoir discuté avec des députés, le vice-président du Sénat et les dirigeants de l’OMNIS, les parlementaires indonésiens ont clairement exprimé leur intérêt pour un partenariat durable, mettant sur la table leur volonté d’investir massivement dans le domaine des hydrocarbures. « C’est une opportunité que nous observons avec beaucoup de sérieux », aurait confié un membre de la délégation, soulignant la complémentarité entre les deux pays car Madagascar regorge de ressources et l’Indonésie détient l’expertise.
Prudence
Mais du côté malagasy, la prudence reste de mise. Le ministre des Mines a rappelé que les titres miniers liés aux hydrocarbures ne sont pas encore réattribués depuis l’annulation de 21 permis en mars dernier. Cette suspension vise à nettoyer un secteur fragilisé par l’opacité et le désordre, une démarche assumée comme un préalable avant toute réouverture. « On ne refera pas les mêmes erreurs. Cette fois, ce sera clair, équitable et sécurisé pour tous les acteurs », a-t-il insisté. Le Gouvernement prépare actuellement une mise à jour des textes législatifs pour mieux encadrer l’exploitation pétrolière dans un contexte mondial en pleine mutation. Une réforme des contrats de partage de production est aussi à l’étude pour garantir une meilleure part des revenus à l’Etat. Bien que les portes ne soient pas encore grandes ouvertes, elles ne sont plus complètement closes. Si les conditions sont réunies, Madagascar pourrait bien renouer avec des partenariats d’envergure. Reste à espérer que cette fois, la manne pétrolière ne profite pas qu’à une minorité. Car comme le résume un ancien expert du secteur : « Le sous-sol malagasy peut enrichir le pays, mais à condition de ne pas l’hypothéquer une fois de plus aux plus offrants ».