Publié dans Economie

Rétrospective 2018 - Une tendance haussière ressentie

Publié le mardi, 25 décembre 2018

Hausse du prix du carburant, augmentation des frais de transport, celle du tarif de l’électricité et du charbon, sans oublier les produits de première nécessité qui deviennent de plus en plus chers chaque jour. Cette année, une inflation  galopante n’a pas du tout épargné la population malagasy. Pour différentes raisons, l’Etat malagasy a dû prendre certaines décisions pour pouvoir remédier à des situations spécifiques.

Carburants : une augmentation moyenne de 10 % sur tous les produits
Cher payé ! En une année, le coût des produits pétroliers a augmenté de 10 % en moyenne. Effectivement, l’année dernière, à la même période, l’Etat a entamé des négociations avec les distributeurs étant donné qu’ils ne recevraient plus de subventions à partir de là. Durant ces séances de discussion, notamment durant trois mois, les prix à la pompe ont été gelés. Toutefois, en janvier dernier, le pétrole est revenu plus cher sur le marché international. Les compagnies pétrolières ont enregistré une perte de plus de 30 milliards d’ariary. Face à cette situation, une hausse constante a été opérée depuis le mois de mars pour leur permettre de récupérer leur dû.

« La hausse aurait dû être entre 500 et 1000 ariary. Toutefois, pour préserver les consommateurs, nous avons décidé de répartir par tranches les augmentations », avait déclaré Lantoniaina Rasoloelison, ministre de l’Energie et des Hydrocarbures, en mars dernier. Les hausses se sont alors enchaînées au fil des mois, soit huit augmentations en tout. Et en un an, le litre de l’essence est passé de 3 840 à 4 200 ariary. Pour le gasoil, le prix a varié de 3 190 à 3 550 ariary, et le pétrole de 2 370 à 2 630 ariary. Par rapport à l’année dernière, la hausse a doublé en passant de 120 à 360 ariary. L’année 2019 risque d’être encore assez rude vu qu’il n’y a pas de délai d’échéance pour le réajustement des prix.     


Taux de change : l’ariary a besoin de stabilité
Durant toute l’année 2018, l’ariary a connu des hauts et des bas. Une instabilité prépondérante très ressentie, plus particulièrement en comparaison avec l’euro et le dollar. Du mois de janvier au mois d’août, le taux de change de l’ariary en euro se situe entre 3 850 ariary pour la valeur la plus basse et 3 895 ariary pour la plus haute. Mais c’est à partir du mois de septembre et d’octobre que la monnaie nationale a commencé à se dévaluer, étant donné que durant ces périodes, la valeur de l’euro s’est située entre 3 900 et 4 100 ariary. Et cette dévaluation persiste, bien que le volume des importations augmente considérablement en période des fêtes. « Le système de l’offre et de la demande reste toujours le même. Quand l’offre est inférieure à la demande, les prix montent. Et par conséquent, notre monnaie finit par se dévaluer en comparaison à l’euro et au dollar », explique Rado Ratobisaona, économiste, président du Cercle de réflexion des économistes de Madagascar. Outre cela, l’instabilité de l’ariary résulte également du développement du marché noir. Notre loi est aberrante, vu que le volume des devises autorisé à être utilisées auprès des banques est limité. Pourtant, c’est exactement le contraire au niveau des marchés noirs. Ce qui donne une grande marge de manœuvre pour les spéculateurs, d’où les grandes variations du cours de change.

Toutefois, « la stabilité de la monnaie nationale est nécessaire, plus particulièrement pour permettre aux opérateurs commerciaux d’anticiper normalement la fixation de leurs prix », insiste M. Ratobisaona. Un opérateur importe par exemple un produit quelconque. Ils en établissent un prix. Après un mois ou deux, ils achètent le même produit, sauf qu’entre-temps, l’ariary s’est dévalué. Ainsi, le coût n’est plus le même. Il est donc contraint d’augmenter son prix de vente pour éviter les pertes. Cependant, cette hausse risque de faire baisser le volume des ventes à cause de la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. Il ne faut pas oublier que notre monnaie est évaluée quotidiennement. Entre l’augmentation des importations et les mauvaises saisons pour les produits de rente, l’ariary n’est donc pas encore sorti de l’auberge.     
Tarif d’électricité : une facture très salée pour les consommateurs
Pour 2018, la hausse du tarif de l’électricité a marqué bien des esprits. Dès le début de l’année, en janvier, une nouvelle tarification a été appliquée sur la facture du mois de décembre. Un nouveau tarif qui n’a pas vraiment été bien digéré par les usagers vu qu’il arrive simultanément avec la période des fêtes de fin d’année. Cette hausse, de  l’ordre de 8,5%, a surtout touché les entreprises et les industriels ainsi que les usagers du Tarif 14. Pour les premières concernées, le prix du kWh sous haute tension est passé de 645 à 710 ariary, soit une augmentation de 160 ariary. Quant aux industriels, le prix du kWh pour la deuxième tranche est allé jusqu’à 734 ariary. Ce qui fait qu’au-delà de la consommation de 25 kWh taxée à 141 ariary, le client devra acheter le kWh à ces prix-là. Une facture bien salée !

Face à cette situation, les clients de la Jirama se sont alors plaints à plusieurs reprises. Pour eux, il ne semble pas juste de payer une telle somme pour un service presque médiocre avec les délestages et les coupures d’eau incessantes. La société d’eau et d’électricité a ainsi décidé de créer au mois d’avril le tarif 13 à 370 ariary pour ceux qui consomment plus de 25kWh par mois. Néanmoins, les usagers continuent de penser qu’ils paient toujours plus qu’ils ne le devraient.
Ces trois points sont les principaux piliers de l’économie. Si l’un d’eux se trouve perturbé, c’est tout le système qui en assume les conséquences. Il n’y a qu’à voir le prix des produits pétroliers. Son augmentation a engendré la hausse des frais de transports, qui par la suite a eu des répercussions sur le prix des fruits et légumes, ainsi que le coût des produits de première nécessité. Par conséquent, il est nécessaire de trouver un juste équilibre pour ne pas pénaliser la population.    
Dossier réalisé par Rova R.

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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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