Publié dans Economie

Dégradation de la nature - L’économie malagasy menacée

Publié le dimanche, 08 mars 2020

 

479 milliards de dollars par an. Telle est la somme représentative de l’érosion des côtes, de la perte des espèces mais aussi du déclin de nos ressources naturelles au niveau mondial. Au mois dernier, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a publié en partenariat avec « Global Trade Analysis Project » de l’université de Purdue et «  Natural Capital Projet » de l’université du Minnesota un rapport sur le coût économique du déclin de la nature pour 140 pays dans le monde, dont Madagascar. Ce rapport a ainsi permis l’identification des pays dont les économies seront les plus durement touchées d’ici 2050. Et notre économie ne sera pas non plus épargnée.

Il faut croire que la destruction de notre environnement nous rend particulièrement vulnérables sur le plan économique, en plus d’être l’un des pays les plus affectés par les effets du changement climatique. « Selon ce rapport intitulé "Global Futures", Madagascar perdra 4,2 % de son produit intérieur brut d’ici à 2050 si la nature continue de se dégrader au même rythme que maintenant. Les scientifiques sont partis de scénarios qui lient les services des écosystèmes à des modèles économiques pour modéliser leurs projections. Ils se sont basés sur des services écosystémiques fournis par la nature, à savoir la pollinisation, la protection des côtes, les ressources en eau, la pêche maritime et le stockage du carbone », a expliqué WWF Madagascar. 

Lourds conséquences 

Effectivement, une nature dégradée ne peut plus rendre les mêmes services qu’auparavant. Aujourd’hui, les érosions du sol ne peuvent être freinées comme il se doit par les récifs coralliens et les mangroves. Le cas des côtes de Morondava le montre très bien. L’érosion causée par la mer s’intensifie de plus en plus. L’état des infrastructures de l’établissement hôtelier Bougainvillier en est la preuve. « Toutes dégradations font que notre nature soit plus fragile aux aléas climatiques. Pour Madagascar, la diminution de la couverture forestière actuelle ferait perdre 1,31 % de notre PIB d’ici à 2050. Si la déforestation réduit encore plus la surface des forêts restantes, celles-ci stockeront moins de carbone et nous protègeront moins des effets du changement climatique. Elles pourront retenir moins de sols et attireront moins de pluies », précise le rapport. 

En conséquence, le prix des produits de base et celui des denrées alimentaires vont augmenter. Les scientifiques ont estimé la hausse des prix au niveau mondial pour le bois (+8 %), le coton (+6 %), les graines oléagineuses (+ 4 %) ainsi que les fruits et légumes (+3 %). 

Toutefois, cette prévision n’est pas irréversible. Le rapport avance des solutions concrètes et réalistes. Le fait d’éviter la destruction des zones naturelles existantes doit figurer parmi les priorités. En tout cas, avec l’objectif de reverdir tout le pays, Madagascar est sur la bonne voie. Le ministère de l’Environnement et du Développement durable devra juste redoubler d’efforts pour atteindre ses objectifs de conservation et de restauration. 

Rova Randria 

 

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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