Publié dans Editorial

La grande passoire ?

Publié le vendredi, 19 juin 2020

Dans notre édito du 2 mars 2020, « Trop d’introuvables ! », nous avions pressenti un danger en ce sens que Madagasikara soit la « grande passoire de l’océan Indien ». Devant les faits qui se manifestent à répétition et qui se multiplient ces temps-ci, on est obligé, malgré nous, de revenir à la charge.
Des gens mal famés, des anciens du régime précédent, des personnes peu crédibles, ouvertement et fermement impliquées dans des magouilles au détriment des deniers publics s’évanouissent dans la nature comme si de rien n’était. Il y a trop d’introuvables, de recherchés ! Trop d’évasions que ce soit en interne que vers l’extérieur ! En l’espace d’un an et demi, la disparition mystérieuse de la circulation des auteurs de délits potentiels intrigue l’opinion. Certains parviennent à semer les différents responsables pour se  couler sereinement et impunément de beaux jours sous d’autres cieux. Malheureusement, beaucoup parmi eux jouissent d’une double nationalité franco-malagasy ! Un ignoble privilège permettant à ces « malfrats au col blanc » d’agir impunément. D’autres, bien qu’ils soient à l’intérieur du pays, demeurent introuvables. Quelques cas représentatifs suffisent à corroborer le triste constat.
Des gros bonnets de l’ancien régime HVM, ayant commis des forfaits graves portant de lourds préjudices sur la Caisse de l’Etat, disparaissent dans la nature sinon réussissent à  passer entre les mailles des limiers.
Henry Rabary-Njaka, ancien directeur de cabinet de la Présidence, ancien PCA d’Air Mad, ancien PCA de Kraomita Malagasy et ancien ministre des Affaires étrangères, baron en chef du HVM, formellement accusé dans des affaires louches, dans le collimateur de l’intraitable BIANCO, se sauve pour rejoindre, en catimini, sa seconde patrie, la France.
Solonandrasana Mahafaly Olivier, Premier ministre, chef du Gouvernement, sous l’ère Rajaonarimampianina, mouillé dans des malversations financières de l’ordre de 1 milliard, au moins, s’évapore dans la nature.
Jean de Dieu Maharante, dit « Bevata », ancien gouverneur du Faritany de Toliary et ancien inamovible membre du Gouvernement de Rajaonarimampianina, baron du HVM,  ayant eu vent de son éventuelle inculpation pour des motifs de détournements de deniers publics au sein de son  département disparaît de la circulation.
Onitiana Realy, l’inamovible ministre de la Population et de la Condition sociale du régime Rajao, une baronne très influente du parti HVM, soupçonnée de détournements de fonds publics au sein de son ministère, est introuvable, du moins jusqu’à l’heure actuelle.
Ralevason Adrien Ludovic, alias « Leva », ancien député réélu en 2019 de la Circonscription de Morondava (Menabe), reconnu coupable de délits graves dont des meurtres, reste introuvable.
La récente et sulfureuse affaire d’escroquerie de haut vol, ayant défrayé la chronique, impliquant formellement deux grandes dames, Mme Ramboarivelo Norotiana  connue autrement sous le nom de « Jeannoda » et Mme Phan Van Hien Noelivao Olga, toutes deux potentiellement traquées par la Brigade de recherche auprès de la Gendarmerie n’ont plus donné aucun signe de vie, du moins jusqu’à hier. Trop d’introuvables !
Des questionnements fusent de tout côté. Le territoire national serait-il trop vaste pour la compétence de nos Forces de la Défense et de la Sécurité ? Sinon, y aurait-elle incompétence ou relâchement quelque part ? Ou enfin, la corruption prendrait-elle le dessus ?
Les faits sont là, le pays donne l’apparence d’une grande passoire !



Fil infos

  • Revendications de la jeunesse - La Gen Z Madagascar a besoin d'une jeunesse souveraine
  • Crise institutionnelle à Madagascar - L’ONU condamne, la SADC déploie une mission technique en urgence
  • Assemblée nationale - Siteny Randrianasoloniaiko au perchoir
  • Crise institutionnelle - Madagascar suspendu par l'Union africaine.
  • Pillages à Antananarivo - La longue facture du chaos
  • Une mission du Panel des Sages de la SADC pour restaurer la paix et la gouvernance démocratique
  • Sortie de crise à Madagascar - Une situation à donner le tournis
  • Crise administrative - Des défaillances de facturation reconnues par la JIRAMA
  • Andry Rajoelina - « J’ai dû rejoindre un lieu sécurisé »
  • Présidence du Sénat - Jean André Ndremanjary assure l’intérim

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Règles générales prioritaires
    En ce début de cycle nouveau, il importe de rappeler certains principes de base qui figurent comme étant des lignes directrices à respecter, des balises pour éviter les dérapages ou toutes formes d’abus. Quelques règles inévitables s’imposent. Règle numéro un : respect de l’Etat de droit. Concept de fond qui garantit la crédibilité d’un régime en place, le respect de l’Etat de droit dans toutes ses composantes incarne l’identité d’une Nation digne de respect et de reconnaissance. Un Etat de droit signifie un pays qui respecte la loi en vigueur, les Institutions républicaines et place la dignité humaine au centre des intérêts comme étant une priorité cardinale. Personne n’est au-dessus de la loi ! Un Etat de droit entend la mise en œuvre de façon stricte de la bonne gouvernance, ce qui présuppose la priorité accordée à la transparence. De fait, une gestion saine des ressources publiques et de la…

A bout portant

AutoDiff