Ils, les membres des deux délégations de la première rencontre au Palais du Premier ministre à Andafiavaratra (Antananarivo) en novembre 2019, se sont séparés sur un désaccord flagrant. Ils ont essayé de dissimuler à travers des termes diplomatiques mais les observateurs avertis le décryptaient d’un seul regard. Madagasikara, le pays hôte, fort des deux résolutions de l’ONU, en 1979 et en 1980, persiste et signe sur le fait que les cinq Iles Eparses se trouvent dans le giron du territoire de la République malagasy. En effet, les Nations unies se sont déjà prononcées en faveur de Madagasikara, à deux reprises, sur ce sujet hautement sensible. De ce fait indiscutable, la négociation doit légitimement et essentiellement se baser sur un seul sujet : le processus de restitution. Une question axée sur la souveraineté sur quoi la Grande île entend maintenir ferme.
La France, quant à elle, campe également sur sa position. Laquelle diamétralement opposée à celle défendue mordicus par Madagasikara. En dépit des résolutions des Nations unies recommandant à engager les démarches pour la restitution des îles à Madagasikara, la France opte pour une politique de « sourde oreille ». Apparemment, elle se moque de la recommandation de la communauté internationale par la voix des Nations unies. On n’est pas sans savoir de la position affirmée du locataire de l’Elysée, le Président français nouvellement réélu Emmanuel Macron. La trop célèbre phrase qui frise la provocation qu’il a prononcée sur le sol des Glorieuses le 22 octobre 2019 « Ici, c’est la France ! » reste toujours bloquée dans l’angle serré de la mémoire.
Deux camps diamétralement opposés, l’ancienne puissance coloniale veut garder, contre tout, les Iles Eparses dans le giron de la France. Elle ne lâche point d’un iota. Son statut de grande puissance, membre du conseil de sécurité, jouissant du droit irrécusable de veto, la pousse à l’arrogance et de se prendre au-dessus de la loi sinon de l’Organisation des Nations unies. La réalité crue qu’il faille crever c’est que la France refuse d’obtempérer. Elle s’assoit dessus. Les dirigeants français vont trouver tous les astuces pour éviter ce second et hypothétique round. Prévu de se tenir en juillet, selon les informations émanant des autorités françaises, juste après les Législatives en France dont les résultats, au final, ont tordu le cou de l’Elysée, finalement il a été reporté. Ce sera, dit-on, pour le mois de septembre. En tout cas, qui vivra, verra ! L’ancienne colonie, la Grande île, tient fortement et légitimement à honorer son camp. Le désaccord se durcit.
Est-il nécessaire qu’on se rencontre pour un second round ? A la lumière des positions apparemment non négociables soutenues par les deux camps, ce sera un « dialogue de sourds ». Le concept de « gestion en commun » passe difficilement pour la partie malagasy.
Finalement, le seul point où tout le monde se mette d’accord se situe sur le désaccord.
Ndrianaivo