Publié dans Editorial

Vingt ans d’hérésie !

Publié le mardi, 05 juillet 2022

Double décennies de bluff ! Deux-cent quarante mois de fausse piste ! Mille quarante  semaines d’errements dont trois-cent-soixante-quatre (7 ans) de dérive de pouvoir et six-cent-soixante-seize  (13 ans) de traversée houleuse de désert ! Tel pourrait être, en gros, le condensé de la trajectoire de la vie politique de Ravalomanana et de son parti TIM.
L’ancien magnat de l’empire du lait, le TIKO, et ancien Chef d’Etat Ravalomanana Marc fête, en ces jours, avec ses ouailles le vingtième anniversaire du TIM, le parti qu’il a fondé. Mégalo qu’il est, il a voulu le faire dans le faste et grandiose sinon solennel mais son état d’opposant détracteur lui fait ombrage. Les grands restaurateurs propriétaires de grands « espaces » refusent de l’accueillir de crainte d’encaisser des représailles.
L’année 2002, l’année trouble et de crise, fut une belle opportunité pour l’homme de Faravohitra de jeter les bases de son parti. Amateur de pêche en eau trouble, Ravalomanana a su profiter de sa* double casquette à l’époque. Eh effet, étant le maire de la ville des mille et Pdg de TIKO, en même temps, il recrutait facilement nombre de partisans et de sympathisants à Antananarivo et dans certaines localités des Provinces. Des cadres ou d’anciens dirigeants de TIKO acquis à son cause, des membres de la haute société, de certains membres de l’élite intellectuelle du pays rallient avec empressement le parti de Ravalomanana. Enthousiasmés et exaltés par son parcours atypique, ils n’ont pas hésité à grossir le rang du TIM.
La crise de 2002, une de ces crises cycliques qui ont secoué le pays depuis 1972, fut un tremplin pour le maire de Tanà à s’emparer à la volée du pouvoir central et atteindre le sommet de l’Etat en occupant le Palais d’Iavoloha. En effet, en pleine crise, profitant du chaos, le champion de la nage en eau trouble, Ravalomanana Marc accapare subtilement par la ruse voire par le bluff le pouvoir. 
De retour de Dakar II, à son atterrissage à l’aéroport international d’Ivato, Ravalomanana déclara que la mission de médiation, initiée par le South African Development Communauty (SADC), organisation sous régionale pour le développement économique de l’Afrique australe et sous les bons auspices de l’UA, qui s’était tenue dans la Capitale du Sénégal, pour régler la crise malagasy mettant aux prises Ratsiraka Didier et Ravalomanana Marc, aurait abouti à un accord en sa faveur. Plus tard, le communiqué officiel de la SADC le démentit. Ainsi, dès le départ le régime Ravalo commençait par un   mensonge.
La dérive autoritaire qui suit après et ayant duré sept ans compliquait la vie de la Nation. Ravalomanana faisait l’amalgame entre les intérêts du pays avec ceux de son propre empire. Le règne sans partage qu’il affectionnait le conduit tout droit vers la dictature qui, au final, précipite la chute. Les contestations populaires de 2009 furent inévitables.
Rien de plus normal si l’ancien Président de la République allait enchainer traversée du désert et échec aux élections. La fête de l’anniversaire du TIM ne peut pas être autrement que des « rappels » dans les mémoires des bourdes et des erreurs commises à chaque tournant de la trajectoire. Il n’y a rien qui vaille la peine d’être fier !
En gros tout juste, vingt ans d’hérésie.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

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