Publié dans Editorial

L'autre message

Publié le lundi, 04 juillet 2022

Dix jours après, l'ombre de la célébration de la Fête nationale hante encore et toujours les esprits. La date du 26 Juin comporte des éléments historiques très ou même trop importants pour le pays. Le passage d'Etat colonisé à l'Etat indépendant ou souverain se considère comme un évènement crucial à tel point que la commémoration d'une telle date a droit à une liesse populaire. Raison pour laquelle les dirigeants en place, en dépit des boulets rouges et malgré la situation fragile du pays, n'ont pas ménagé sur les moyens mis en œuvre pour le célébrer avec dignité.

La date du 26 juin fait encore débat. Et surtout le concept de « retour à l'indépendance » sinon le « retour à la dignité ». Selon certains historiens d'une tendance à part ou d'un point de vue différent, Madagasikara n'a jamais été indépendant ou souverain. Ils refusent de reconnaître la souveraineté de la royauté Merina ayant droit et pouvoir ni juridiction sur tout le territoire national. Les rois et reines, Radama et Ranavalona, n'étaient que des souverains de l'Imerina. D'autant qu'ils n'étaient, selon eux, que des « roitelets » sous la protection des grandes puissances de l'époque (Angleterre, Etats-Unis d'Amérique, France) n'ayant pas la souveraineté totale. Par conséquent, d'après ces historiens, on ne peut pas parler de « retour à la souveraineté nationale » à la date du 26 juin 1960.

Au-delà de ces considérations apparemment contradictoires par rapport au concept véhiculé par le régime et une bonne partie de l'opinion nationale, le pays a besoin d'un repère historique. Laissons aux historiens le soin de débattre la question. D'ailleurs, ils sont là pour ça !

Quoiqu'on dise du côté des détracteurs, la célébration de la Fête nationale nous a envoyé un message fort à savoir l'unité de tous les Malagasy autour de la Fête de l'indépendance. Madagasikara est un pays uni. Unie par une seule langue, parlée dans toutes les régions, la Grande île est une Nation délimitée par les frontières terrestres et maritimes. Une « Union sacrée » que les ennemis quels qu'ils soient ne parviendront jamais à saper.

Mais, il y a un autre message qui se dégage de façon limpide de ces cérémonies nationales. Un premier élément se résume ainsi, les dirigeants de l'Opposition ne savent point faire la différence entre « fête nationale » et « fête du régime ». La première concerne le pays tout entier et tous les enfants du pays ont le devoir d'honorer de leur présence aux cérémonies nationales. Tandis que la seconde, une fête d'un parti. On ne boude pas au respect de la souveraineté nationale. Ils arrivent jusqu'à interdire à leurs sympathisants de pavoiser leurs habitations du drapeau national. Une erreur grave ! Une lèse-majesté impardonnable.

L'organisation protocolaire du clou de la cérémonie officielle au Stade Barea le 26 juin a permis également de clarifier la configuration du microcosme politique local. La classe politique se décante pour faire apparaître nettement qui est avec le régime et qui ne l'est pas. Il y en a qui cachait sciemment son jeu et voulait « tromper » les autres.

Un troisième élément du message qui se dégage montre que le camp de l'Opposition a désormais « trois têtes » qui chacune a une ambition non conciliable pour 2023.

Ndrianaivo

 

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Editorial

  • Signal fort (III) 
    Jean louis Andriamifidy bouscule ! Le président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) secoue le « système établi » afin d’éveiller la conscience et l’âme des premiers responsables dont en premier lieu les parlementaires notamment ceux de Tsimbazaza pour enfin mettre le holà à la corruption et l’impunité. Sur ce point, le président du CSI ne s’est pas trompé d’adresse. Il sait très bien à quelle porte frapper. Jean Louis Andriamifidy, président du CSI, en chair et en os, se présente devant les députés à la tribune de l’Assemblée nationale, leur demandant de prendre leurs responsabilités devant la nation. Concernant la lutte contre la corruption, il ne fallait jamais méconnaître qu’il existe deux catégories de corruption c’est-à-dire deux types de corrupteurs : le commun des mortels, les menus fretins et les membres du pouvoir à savoir élus parlementaires, anciens ministres ou en exercice, chefs d’institution anciens ou en…

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