Publié dans Editorial

La grande passoire !

Publié le mardi, 02 août 2022

Passez-nous le terme. Très critique. Mais la réalité est là ! La vérité choque ! La Grande île est en passe de confirmer son statut de « grande passoire » de l’océan Indien, de plaque tournante du trafic des produits dangereux, des narcotiques entre l’Asie et l’Europe-Amérique Latine et vice-versa. Les drogues dures circulent comme de petits pains et comme si de rien n’était.  De puissants réseaux, de connivence quelque part, entretiennent le marché du diable florissant.
En dépit des initiatives louables, des Forces de la défense et de la sécurité, les frontières territoriales demeurent poreuses. Des sorties incontrôlées, et parfois sous la barbe des responsables territoriaux, sèment l’indignation. Les cas de Raoul Rabekoto, l’ancien DG de la CNAPS, et du Général Jean Ravelonarivo, ancien PM, qui restent non éludés jusque-là, empoisonnent toujours les esprits.
A l’intérieur du pays, le trafic et la circulation d’armes volés se multiplient et contribuent périlleusement à aggraver l’insécurité. Comment la gestion et le contrôle de ces armes lourdes et leurs munitions se font dans les casernes ? Il semble qu’il existe un certain laxisme qui, parait-il, échappe totalement à la vigilance des hauts commandements. Sans vouloir mettre à nu la complicité de certains éléments en treillis avec les dahalo. Soit ils louent ou cèdent à des prix forts leurs armes, soit ils participent activement aux opérations.
Le marché des drogues dures est particulièrement florissant à Tanà pour ne citer que le cas de la Capitale uniquement. Les dealers pullulent aux abords immédiats des établissements secondaires privés et publics de niveau III. Les interpellations de sinistres individus, souvent des femmes, pratiquant ce maudit commerce auprès des jeunes, s’enchainent. Il y a sérieusement péril en la demeure.
Dans les maisons centrales à l’exemple d’Antanimora où la corruption fait la loi, l’anarchie ou en d’autres termes la porosité inquiète les observateurs. De gros poissons, en détention préventive, s’évaporent sans que personne n’ait pris la peine de le signaler. Les services de lutte contre la corruption, eux-mêmes, de déplorer la situation. Des détenus dangereux réussissent à faire la… belle en emportant avec eux des armes de guerre. Des repris de Justice qui sont parvenus à s’évader des prisons, interceptés à nouveau et retenus dans les locaux du commissariat, réussissent de nouveau à s’enfuir dans la nature. Finalement, c’est la fête !
Les hauts responsables de la défense viennent de parachever la restructuration de l’Armée et cela afin de rendre nos soldats plus efficaces ou opérationnels. L’initiative coûte chère au budget de l’Etat mais si cela vaut le coup, on fonce avec ! La Gendarmerie nationale peaufine la stratégie encore plus efficace et cela afin d’endiguer au maxi les dégâts dus aux recrudescences des actes de banditisme. La Police nationale fait savoir des mesures concrètes prises pour améliorer les actions.
On apprécie les efforts entrepris à tous les niveaux mais on préfère mieux voir des résultats probants. Le pays souffre trop des impacts du laisser-aller dans certains secteurs. Les brebis galeuses doivent être sévèrement punies.
Certes, c’est toujours navrant de devoir crever de tels maux mais il fallait tirer la sonnette d’alarme de manière à ce que tout le monde assume correctement leurs responsabilités. L’image d’une grande passoire ne mérite à jamais la Grande île.
Ndrianaivo




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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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