Publié dans Editorial

L’ironie du sort !

Publié le jeudi, 25 août 2022

Madagasikara, terre bénie des dieux, riche en ressources naturelles, souffre de son patrimoine naturel inexploité sinon mal géré. Les 25 millions de Malagasy coincés dans la misère dorment sur un trésor de mines. Le pays cherche en vain à établir un Code minier. Comme un vieux fermier qui cherche une aiguille égarée dans un hangar de foin ! En soixante ans de République, le pays ne dispose pas d’un Code minier viable ou plutôt n’est pas capable d’en avoir un. Mais quelle ironie du sort ! Quelle malédiction !

Aussitôt après la proclamation officielle des nouveaux membres du Gouvernement au Palais d’Etat d’Iavoloha pour un troisième remaniement le 15 août 2021, le nouveau ministre des Mines, tout juste après les procédures de passation, a dû déposer sa démission. En cause, sa nomination a provoqué le tollé général de la toile du fait de son passif très compromettant, dit-on ! Et depuis, ce secteur-clé a dû attendre sept longs mois pour en avoir son titulaire. Le Premier ministre a assuré l’intérim. Un intérim qui a failli s’éterniser comme ce sont les cas dans d’autres domaines d’ailleurs. Les deux têtes de l’Exécutif ont pu finalement dénicher « l’oiseau rare », Olivier Herindrainy Rakotomalala, à l’occasion du quatrième remaniement. Jusqu’à l’heure, le nouveau ministre et son équipe se battent pour « pondre » un nouveau Code minier apte à répondre aux attentes du pays en particulier les professionnels du secteur, et de un et l’éternelle question relative à l’octroi ou au renouvellement du permis d’exploitation, et de deux. Et la tâche n’est pas de tout repos ! La preuve, on patauge quelque part.

Comme dans tout domaine d’activité, il y a les grands investisseurs qui injectent de gros capitaux. Et à côté, les petits et moyens exploitants miniers dont les capitaux sont limités mais qui dominent le secteur de par leur nombre mais subissent mille et un soucis. Ils vivent dans la galère du métier. Les gros bonnets de la taille d’Ambatovy-Nickel et le QMM-Fort-Dauphin s’emparent du gros lot du marché international. Tandis que les petits miniers tournent autour de la problématique du permis d’exploitation. Suspendus en 2011 et reconfirmés en 2014, l’octroi et le renouvellement n’ont pas pu être rétablis. Raison majeure évoquée, pour éviter la prolifération de la corruption.  Et on tourne autour du pot. Sur terrain, l’anarchie totale règne ! Des étrangers, Malaisiens ou Chinois ou autres se taillent indument de la part du roi de la jungle au détriment des petits malagasy qui osent s’y aventurer.

Le sous-sol de la Grande île recèle d’immenses ressources minières. Des métaux précieux aux pierres précieuses, le patrimoine minier du pays n’a rien à envier des autres. De l’or, mercure, émeraude, béryl, terre rare, etc. qui font les choux gras des étrangers « pirates de la mine », des exploitants clandestins ou des nationaux qui agissent sans foi ni loi à l’image du western d’Ilakaka et dilapident nos richesses naturelles sans que, évidemment, le pays n’y trouve son compte.

Une ironie du sort à laquelle les responsables directs sont tenus de remédier sans tarder. Le Code minier tant attendu et la reprise de l’octroi ou du renouvellement des permis ainsi que la réorganisation sur terrain des exploitations doivent être la priorité des priorités.

Ndrianaivo

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Editorial

  • L’ordre public
    Un précieux bien public à protéger, un trésor national à haute valeur ajoutée en somme, un patrimoine immatériel à sauvegarder, l’ordre public caracole en tête des priorités qu’il faille avoir sous contrôle en premier lieu. Dans un pays où l’ordre public est absent en ce sens qu’il glisse vers l’anarchie, il ne peut pas y avoir une chance d’aboutir à la réussite. Dans un pays où le trouble dans tous ses états prédomine, la sérénité part en fumée et la confiance disparait. L’ordre public, la sérénité et la confiance, trois en un, garantit le développement. Comme tout trésor, l’ordre public en abrégé OR car il s’agit réellement de l’or, se cherche et se préserve précieusement.

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