Publié dans Editorial

Dans le viseur !

Publié le vendredi, 02 septembre 2022

La Maison Blanche et la Chambre des Représentants, à majorité démocrate, concoctent un projet de loi ciblant la percée russe en Afrique par l’entremise des oligarques privés agissant à travers le groupe Wagner. Yevgenly Prigozhin et ses entités affiliées en font partie par des opérations d’influence au nom de la Fédération de Russie en Afrique. Le groupe Wagner, une nébuleuse formation agissant dans divers domaines (militaire, exploitation minière, etc.), s’infiltre dans certains pays du continent noir surtout ceux en prise aux conflits armés. 

Au cas où le projet de loi en question passe autrement dit réussit à franchir le Rubicon à savoir le Sénat américain, il vise certains Etats africains soupçonnés par la Maison Blanche comme terrains de chasse ou d’action russe à travers le groupe Wagner entre autres la République Centrafricaine, Madagasikara, le Mozambique et le Soudan.

Presto illico, la réplique du Gouvernement de Madagasikara ne se fait pas prier. Par la voix du chef de la diplomatie malagasy, Richard Randriamandrato, Madagasikara rejette de la façon la plus catégorique et formelle toute implication de loin ou de près avec le groupe Wagner. Aucun élément de cette organisation controversée ne se trouve sur le territoire national. 

Certes, il existe entre les deux peuples russe et malagasy un lien d’amitié, entre les deux Etats un accord de coopération il y a au moins 50 ans. Une relation entre deux peuples et Etats indépendants et souverains. En effet, l’accord de coopération militaire entre les deux pays vient d’être remis à jour en 2021, bien avant l’éclatement de la guerre en Ukraine, et amendé par le Parlement malagasy en début d’année 2022, toujours avant la guerre entre les deux pays-frères Ukraine et Russie. De là à taxer la Grande île comme étant l’un des pays africains abritant le groupe Wagner, c’en est allé trop loin ! 

Une telle assertion, apparemment erronée et fantaisiste, relance toujours le concept de « souveraineté d’un Etat indépendant » ! A contrario, si par hasard le Gouvernement malagasy tisserait un lien avec le groupe Wagner ou autre, n’est-il pas dans son droit ? Ou faudrait-on demander l’autorisation d’un ou des gouvernements tiers pour ce faire ? Les pays partenaires financiers et techniques (PTF) en d’autres termes les bailleurs traditionnels de Madagasikara ont-ils la latitude de dicter quoi que ce soit sur le comportement à adopter dans les relations extérieures des pays assistés ? En tout cas, l’ambassadrice américaine, Claire A. Pierangelo, tient à rassurer formellement que le Gouvernement américain n’a jamais l’intention de dicter au Gouvernement malagasy toute décision à prendre.

En principe, il n’y a pas à craindre pour le pire à travers ce projet de loi pointé du doigt dans la mesure où il ne prévoit point des mesures coercitives à l’encontre des pays concernés. Au contraire, le projet prévoit un renforcement de l’assistance américaine de telle manière que Madagasikara et autres puissent se passer de l’accompagnement de Russie dans la satisfaction de leurs besoins vitaux. A ce titre, les Etats-Unis viennent d’allouer 20 millions de dollars à Madagasikara pour soutenir le Sud et l’Ouest. Une assistance qui sera gérée par le biais de l’USAID et le PAM.

Quoi qu’il en soit, Madagasikara est le seul maître à bord pour gérer ses relations avec qui que ce soit.

Ndrianaivo

Fil infos

  • Groupe Sodiat - Des comptes réduits à zéro
  • Déplacement du PRRM à Dubaï - Une visite « stratégique », selon le Gouvernement
  • Statistique agricole - Lancement du 3e recensement général de l’agriculture
  • Gel de certains comptes - Manifestation des employés du groupe Sodiat à Mandrosoa Ivato
  • Concertation nationale - Un début cacophonique
  • La Gen Z et les OSC - Pour une charte de la Transition
  • BIANCO Fianarantsoa - Détournement de plus de 8 millions Ariary à l’IFIRP
  • Conjoncture - Départ surprise du président de la CENI
  • Actu-brèves
  • Assemblée nationale - Trois nouveaux groupes parlementaires en gestation

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Incertain !
    Un lendemain incertain. Les couacs et le cafouillage ayant terni la séance inaugurale de la Concertation nationale ce mercredi 10 décembre laissent planer le doute sur la réussite, en final, de la Concertation nationale. Le premier pas compte beaucoup sur l’avenir d’une quelconque entreprise et d’une importance cruciale. Un premier pas réussi présage un dernier pas de gagner, un avenir de bon augure. Listing des invités mal conçus ! Des cartes des invités truffées de fautes d’orthographes etc. Des absences trop remarquées ! Une crédibilité des principaux organisateurs remise en cause!, etc. Bref, une cérémonie mal organisée. Plus d’un, observateurs ou simples citoyens profanes dans les analyses ou observations, paraissent constater le manque de sérieux de la préparation de cette Consultation nationale par le biais duquel la Nation toute entière espère en découdre vivement avec ce « cercle vicieux » qui résonne comme une malédiction. Forcément, le doute plane !…

A bout portant

AutoDiff