Publié dans Editorial

Inqualifiable !

Publié le jeudi, 22 septembre 2022

 Microcebus Berthae disparait ! Le primate le plus petit du monde, dont le poids avoisine les 30 grammes, serait périlleusement menacé de disparition. Un petit bout de primate qui ne se trouve nulle part ailleurs autre que dans la forêt protégée de Menabe - Antimena (Madagasikara). Impardonnable ! Injustifiable ! Inacceptable ! Quel est le terme exact pouvant qualifier un tel drame sinon un tel crime. A défaut d’un crime contre l’humanité, il s’agit d’un drame contre la nature ! C’est une honte nationale !

 

Berthe Rakotosamimanana, une primatologue émérite, décédée le 29 novembre 2005, à l’issue de ses recherches assidues et appliquées dans la forêt protégée du Menabe - Antimena, a découvert  le Microcebus qui va porter son nom « Berthae » comme le veut la règle ou la tradition scientifique.  Une espèce endémique dont la taille défie toute espèce en miniature. Elle ne pèse que 30 grammes. Un vrai bijou voire une merveille que la nature ait pu nous livrer. Mais, quelle horreur ! Nous n’avons pas su garantir la protection nécessaire et voilà que Microcebus Berthae se trouve au bord de la disparition !

Officiellement, la forêt de Menabe – Antimena jouit du statut d’espace protégé. Par principe, la faune et flore qui s’y trouvent doivent bénéficier d’une prise en charge particulière. Justement, en raison de la présence de ces espèces endémiques dans cet espace qui exigent des soins particuliers pour les sauvegarder justifie la mise en œuvre des mesures strictes. Dommage, nous avons raté le coche !

Ce drame du Menabe – Antimena met en évidence le manque de sérieux des responsables concernés censés assumer leur mission et leurs responsabilités. Le cas de Menabe risque de ne pas être isolé. La plupart des « espaces protégés » ne le sont que de nom. Ils sont laissés à la merci des vandales de tout acabit. Des occupants illicites ravagent l’espace sans que les responsables puissent les mettre hors d’état de nuire. Des bandits hors-la-loi agissent en toute quiétude.

Certains élus et des autorités locales se joignent malheureusement à ces criminels et forment en bandes organisées pour piller les richesses naturelles contenues à l’intérieur de ces précieuses zones. En fait, il s’agit d’un véritable complot organisé en réseau puissant contre le trésor naturel sinon le patrimoine naturel des Malagasy.

A terme, la disparition du Microcebus Berthae traduit cyniquement la défaillance des hauts responsables au niveau du département chargé de veiller à la protection voire la survie des espèces endémiques, faune et flore, de la Grande île. La rencontre entre le numéro un du MEDD Maria Marie Orlea-Vina et l’éminent chercheur et primatologue, le Pr Jonah Ratsimbazafy, président du Groupe d’études et de recherches sur les primates (GERP) pour voir ensemble les démarches à suivre sonne comme le fait d’un « médecin après la mort ». Hélas, il fallait attendre qu’une merveille de la nature disparaisse comme c’est le cas présent pour enfin voir les conduites à tenir ! Inqualifiable !

Sous d’autres cieux, dans les pays où la protection de la nature n’est pas un vain mot ni un slogan vide de sens, des responsables jusqu’au plus haut niveau tombent. Tout au moins, ils rendent des comptes et payent de leur manquement.

A ce rythme, Madagasikara sera dépourvu de ses richesses et de son patrimoine.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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