Publié dans Editorial

Forcing et victimisation

Publié le mardi, 13 juin 2023

« Passer outre » et « se faire victimiser », tels sont les modes opératoires à la mode en cette période pré-électorale. Des pratiques politiquement incorrectes mises en branle par certains futurs prétendants au trône du Palais d’Iavoloha.

Tout part de ce fameux « communiqué du 31 mars » signé par le ministre de l’Intérieur Justin Tokely selon quoi, toute réunion à caractère politique sur la place publique est interdite et cela pour maintenir l’ordre public. Un communiqué qui a déchainé le tollé général tant auprès de la classe politique évoluant dans l’Opposition locale qui l’accuse de porter l’image d’une « dictature renforcée » que sur le plan international qui a réagi fermement. En effet, certaines chancelleries à l’instar de l’Union européenne, de l’Allemagne, des Etats-Unis, de la France, du Japon, du Royaume Uni, de la Suisse et de la Norvège ont publié un communiqué conjoint condamnant ledit communiqué du Gouvernement malagasy comme étant une entrave flagrante dit-on aux fondamentaux de la démocratie à Madagasikara. Et voilà un autre « communiqué » provoquant à son tour de vives réactions de la part de certains observateurs jaloux de l’indépendance et de la souveraineté du pays. De toute façon, tous les régimes successifs du pays et tous les gouvernements de tous les Etats du monde libre et souverain en ont déjà fait  usage et continuent ainsi pour des motifs qu’ils jugent impératifs. A quoi bon de jaser ou de fantasmer là-dessus !

Quoi qu’on dise et en dépit des réactions de quelque nature que ce soit, la loi c’est la loi ! Ce communiqué de la … discorde, signé par le ministre de l’Intérieur, le premier responsable de l’administration territoriale et par extension du maintien de l’ordre public sous l’autorité du Premier ministre et du Chef de l’Etat, a force de loi. Et une loi c’est une loi, il faut la respecter. D’ailleurs c’est un « acte de Gouvernement ». Elle n’est susceptible d’aucun recours.

Contre toute attente, le communiqué du 31 mars, tant décrié, offre certaines opportunités aux candidats non déclarés à court de programme de société valable. En fait, le communiqué, interdisant toutes manifestations politiques en  dehors d’un cadre fermé, leur donne l’occasion de tester la capacité de drainer une foule dans la rue apte de percer ou à faire face au blocage des Forces de l’ordre. Une tentative de démonstration de force plutôt de farce. Au cas où ils réussissent le forcing, ils peuvent se targuer d’avoir une foule immense derrière eux. Un test « réussi » pourrait avoir un impact sur l’opinion.  Evidemment, il s’agit d’un mode opératoire digne d’un poltron. Si de cette manière incorrecte qu’ils compteraient parvenir à atteindre Iavoloha, ils ne méritent même pas le titre d’un homme d’Etat dans une République qui se respecte.

Ce « communiqué », qui a fait couler beaucoup d’encre en interne comme en externe, offre aussi la possibilité à certains postulants à la magistrature suprême d’attirer ou de gagner la sympathie. Dans leur entreprise de passer outre la loi et donc provoquer la réaction musclée des Forces de l’ordre, ils se rendent volontairement victimes des mesures prises, les concitoyens notamment les sympathisants vont éprouver de la sympathie à leur égard. C’est une manière cavalière de conquérir l’adhésion du peuple. 

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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