Enfin ! La JIRAMA fait sa toilette. Il a fallu qu’un Vazaha, Israélien, prenne les commandes de la Compagnie nationale d’Eau et d’Electricité pour que les choses commencent à bouger. Depuis que Ron Weiss tient en main les rênes de la direction générale de la Compagnie, on parle de nettoyage. Eclaboussée par des récurrents délits de détournements ou de malversations financières, la JIRAMA s’embourbe dans la mare des vicissitudes de l’homme. Dettes colossales, machines défaillantes, coupures inarrétables, etc. Les responsables actuels sont déterminés à remettre la pendule à l’heure.
Trente-six responsables de la JIRAMA ont été convoqués ce lundi d’avant devant le Pôle anti-corruption (PAC) aux 67 Ha, dans le cadre d’une enquête sur des primes exorbitantes révélées en avril 2021. Une affaire qui avait fait l’effet d’un coup de tonnerre suite à une liste de hauts responsables de la Compagnie bénéficiaires de primes apparemment jugées scandaleuses qui avait fuité sur les réseaux sociaux. Les primes mentionnées sur cette fameuse « liste » s’élevaient entre 5 à 120 millions d’Ar en fonction du rang des bénéficiaires soit entre 1. 100 euros et 40. 000 euros. Le coût total des primes distribuées s’élèvent à plus d’un milliards d’Ar. On déplorait un préjudice d’environ de deux milliards d’Ar de l’Etat. A l’époque, l’affaire défrayait les chroniques. Tout le monde s’attendait à des mesures judiciaires de représailles sitôt qu’elle débarquait sur la place publique. A noter que cette distribution douteuse n’avait pas été soumise à l’approbation du Conseil d’Administration comme veut la règle. Le 28 novembre 2022, l’affaire avait déjà été portée devant le PAC faisant signe du début des approfondies. A cet effet, trois administrateurs dont, entre autres, l’ex-directeur des ressources humaines de la Compagnie et l’ex-directeur financier ont été placés en détention provisoire. Cependant, Vonjy Andriamanga, l’ancien directeur général, Onja Rasamimanana, l’ancien directeur de cabinet et Rivo Radanielina, l’autre ancien directeur général (pi), les supposés être des cerveaux de l’affaire, échappaient aux mailes de la Justice. Ils manquaient à l’appel en dépit des mandats d’arrêt émis à leur encontre.
La volonté de l’actuelle équipe dirigeante à « nettoyer » la JIRAMA des personnes pouvant nuire à l’image de la Compagnie et aussi de sauvegarder les intérêts de la JIRAMA est louable à plus d’un titre et à encourager. Seulement, on se désole de la lenteur de la mise en œuvre des mesures coercitives à l’encontre des délinquants. Entre les faits démasqués et le déclenchement du processus judiciaire il y a tout de même trop de laps de temps. Les « criminels » ont eu largement le temps de s’évanouir dans la nature. Complicité en lieu ? Ou laxisme invétéré ! Le verdict n’a pas pris du temps pour être annoncé. En effet, Vonjy Andriamanga et Rivo Radanielina, les deux anciens directeurs généraux, écopaient 10 ans de travaux forcés chacun et 2 milliards 500 millions d’amandes. Peines par contumace ! On veut bien y admettre mais c’est quand trop tard ! Dix ans ou vingt ou trente ans de travaux forcés, à quoi rime tout cela ? Ils se trouvent ailleurs ou plutôt, on les avait laissés partir !
Toutefois, on salue la volonté de la nouvelle équipe dirigeante de la JIRAMA sous l’impulsion du nouveau DG, Ron WEISS, de vouloir nettoyer la JIRAMA.