Publié dans Editorial

Quelle République !

Publié le lundi, 14 octobre 2024

Dans quelle République sommes-nous ? 14 octobre 2024, on commémore d’une manière ou d’une autre, en tout cas discrètement, sans frou – frou ni bling – bling encore moins du tam - tam, j’allais dire dans la honte, passez-moi les termes, le soixante-sixième anniversaire de la République malagasy. En effet, du 14 octobre 1958 au 14 octobre 2024, où en est-on ?  

Du 14 octobre 1958 à nos jours, l’impression qui se dégage se résume en un mot « recul » voire « descente ». Si on enlève le voile sinon le masque. Si on efface le fard. Si on essuie le gel de beauté. Et si on se lave du masque. Qu’est-ce qu’il en reste : la misère ! Après 66 ans de République, la Grande île devient parmi les pays les plus pauvres du monde. Aucun régime n’a réussi à stopper, du moins pour le moment, la descente aux enfers ! Au jour d’aujourd’hui, les Malagasy vivent dans un marasme indescriptible ! Insécurité alimentaire imbattable ! Délestages et coupures d’eau sans fin : sans lumière et sans eau tous les jours ! Situation sécuritaire déconcertante ! Etc. 

Une seule et unique question « Pourquoi ? » Madagasikara est l’un des  rares pays en Afrique, de sa situation insulaire, qui n’a aucun conflit armé ni litige avec d’autres. Apparemment, on vit en paix ! La Grande île recèle d’abondantes richesses naturelles. On a de grands espaces qui n’attendent qu’à être exploités. Nous avons une population jeune, une main-d’œuvre abondante qui, par un programme d’insertion professionnelle pertinente après une étude d’enseignement général de base, pourra vite renverser la vapeur. Bref, le pays dispose des atouts qui ne demandent qu’à être mobilisés ! Et alors, pourquoi ? Et ce, après plus de six décennies d’existence en tant que République !

Un premier élément de réponse monte au créneau. La République malagasy est mal partie ! Un constat qui rappelle foncièrement l’observation critique de René Dumont, ingénieur agronome à  travers son  légendaire et historique livre « L’Afrique noire est mal partie » (1962). Dumont partage son analyse mettant en lumière les blocages au développement de l’Afrique noire. Qui dit « Afrique noire » insinue les anciennes colonies françaises d’Afrique. Selon cet agronome chevronné, la corruption et les conséquences d’une décolonisation nocive sont les principaux handicaps qui bloquent l’essor de l’Afrique noire.

Ainsi, la République malagasy, partie sur de fausses  bases, ne parvient pas jusqu’à ce jour à surmonter les problèmes. La politique coloniale et néocoloniale de la Métropole (France) écarte toutes les chances aux dirigeants des Etats nouvellement « libérés » à maîtriser les handicaps. En 1958, au moment où les soucis des indigènes se focalisèrent ailleurs, la Mère-Patrie leur offre sur le plateau une « République ». Dix ans auparavant, les colons ont réprimé avec atrocité inhumaine  les tentatives des jeunes patriotes pour recouvrer l’autonomie du pays. Après avoir tout préparé entre autres une classe politique pour prendre le relais au sein d’un cadre général qui divise les élites du pays, De Gaulle se déplaçait en Afrique francophone pour mettre sur pied dans chaque colonie une « République » taillée sur mesure aux intérêts de la France.

Soixante-six ans plus tard, l’héritage légué par l’ « homme du 18 juin » reste toujours vivace. 

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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