En 1984, une dizaine d’années de l’avènement de la Deuxième République, le pays fut soumis à une pauvreté intenable où l’insécurité alimentaire prit en tenaille la grande majorité de la population malagasy. Les conditions sanitaires se trouvèrent dans un état impitoyable. Les tenants du régime socialiste d’obédience léniniste – communiste, toujours réticent à une intervention des Etats occidentaux capitalistes – impérialistes, ne pouvait pas rejeter l’offre d’assistance américaine. En tout cas, ce fut une aubaine pour une population qui, comme on l’a dit tout haut, vit dans une situation de précarité extrême. Le « Paradisa sosialista » tant promis et tant attendu, tarde à venir. Les agents de l’USAID sillonnaient le pays notamment dans le Grand Sud dont les populations, victimes de longues périodes de sécheresse, ont grandement besoin des interventions de l’Agence américaine. Rappel historique, en 1977, le Gouvernement américain et le Gouvernement malagasy furent à couteaux tirés à cause de la décision unilatérale des dirigeants malagasy d’ordonner, avec effet immédiat, du départ et la fermeture de l’Antenne de la NASA à Imerintsiatosika. Selon une source concordante, à l’époque, l’Antenne visée fut l’une plus importantes dans l’Hémisphère Sud. Un coup dur pour la NASA et par ricochet pour les Américains. Evidemment, une situation très tendue s’est ensuivie ! Dans sa déclaration à la Radio Télévision nationale annonçant la nouvelle, le tout puissant Président Ratsiraka fait allusion d’une éventuelle intervention militaire des States. Dans un élan de sursaut national, tout le monde s’était dit prêt ! En 1984, la venue de l’aide américaine par l’USAID interposée, faisait signe d’une décrispation des relations américano-malagasy. Heureusement !
Le Président nouvellement réélu et tout juste après son investiture, Donald Trump, annonça, urbi orbi, le retrait de l’USAID de ses actions d’assistance parmi les pays pauvres dont Madagasikara. Ce lundi 30 juin, la date butoir de la fin définitive des interventions américaines à travers l’USAID, l’ambassadrice des Etats-Unis Claire Pierangelo annonça officiellement la fin d’une présence américaine sur le sol malagasy et ce lors de son discours de célébration de l’ « Independance Day ». Un long parcours d’une quarantaine d’années ! Tant pis ou tant mieux, l’avenir nous le dira ! Il va sans dire que nous devions affronter sans état d’âme la responsabilité, celle de notre avenir. Madagasikara ne peut pas être ou ne doit pas être éternellement sous l’assistanat des autres. Il faut oser relever les défis. S’il faudra chercher d’autre forme de partenariat, allons-y. Mais désormais, attendions-nous qu’en dernier ressort, nous les Malagasy, nous sommes les premiers et derniers responsables de notre sort. Les aides devraient nous aider à nous débarrasser des … aides ! (Boky Mena).
Ndrianaivo