Publié dans Editorial

Tout feu, tout flamme !

Publié le dimanche, 21 septembre 2025

Au propre comme au figuré, la Grande île brûle. A Madagasikara, le climat sec et chaud est synonyme de feu. D’une part, les feux de brousse viennent d’une pratique culturale, une tradition ancestrale depuis des générations, la culture sur brûlis, le « tavy ». Il consiste à brûler un espace précis ou délimité en pleine forêt de l’Est ou en pleine savane de l’Ouest, une étendue prévue pour la prochaine culture. Et la tradition ou la pratique se perpétue de génération en génération. Le drame, elle déborde vers des activités criminelles et destructrices. Les feux de brousse, des actes criminels, dévastent le pays. La légendaire forêt de l’Est, avec la vitesse de destruction des feux tous les ans, ne sera d’ici peu qu’une histoire ancienne. Les efforts des responsables au niveau du département de l’Environnement et du Développement durable pour sauvegarder la forêt semblent dépassés par les tragiques évènements.

 

D’autre part, les feux de forêt et les feux de brousse entrainent la déforestation à grande échelle, l’érosion des sols et la perte de biodiversité à Madagasikara menaçant directement les écosystèmes et l’économie du pays. D’après les derniers rapports, les incendies de forêts risquent fort d’enrayer sur la carte les espaces protégés et les zones spécifiques qui abritent les faunes et flores endémiques de la Grande île.

Les insuffisances chroniques de matériels sophistiqués pour contrôler de façon rapide et efficace la propagation des feux portent atteinte durement sur l’avenir de la forêt malagasy. Le problème est foncièrement sérieux. C‘est l’avenir de toute une Nation qui se trouve en pointillés !

Mais c’est une problématique qu’il faille creuser ensemble. Car il faut trouver l’équilibre entre le besoin fondamental de la communauté villageoise et la sauvegarde de la nature, de la biodiversité, des écosystèmes et l’environnement. La misère qui se durcit tend à obliger les hommes à … envahir abusivement la forêt. De l’autre côté, les actes criminels prolifèrent. En cause, les latents règlements de compte entre occupants de terrain, les sourdes divergences politiques qui se répercutent au sein de la communauté  de base, des échos des mécontentements, etc.

Justement, en se référant aux mécontentements et les rancœurs répétés à cause des éternels délestages et  les coupures d’eau intempestives, la tension sociale et politique monte de plusieurs crans. En vérité, ça brûle ! Il faut faire preuve de mauvaise foi et d’hypocrisie pour ignorer les dures réalités sinon le calvaire que la population, du moins dans les grandes agglomérations, endure depuis des mois voire des années. Et pire, le problème va de mal en pis ! La population n’en supporte plus ! Les unités de production souffrent trop et ferment même leurs portes. Le ras-le-bol atteint son paroxysme. A chacun de faire attention notamment les responsables publics. Les Forces de l’ordre sont tenues de garantir réellement l’ordre. Elles ne doivent pas être la source, d’une manière ou d’une autre, de trouble. Les débordements ou excès de zèle ne s’accordent guère avec les mesures d’apaisement. L’opinion traverse en ce moment une phase délicate de surchauffe. La moindre maladresse peut coûter cher ! Les foyers de tension font légion. L’éternel blocage autour du pont d’Anosizato, les insécurités en ville et la campagne, tous exacerbent le courroux des gens. 

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Double test !
    Selon le programme établi et publié à la presse, il y aura ce jour du lundi 15 décembre un premier face-à-face officiel entre les députés et les membres du Gouvernement. Une première séance officielle de « questions – réponses » entre les parlementaires de l’Hémicycle et les ministres et cela en vertu de l’art. 102 de la Constitution précisant le cadre global du rapport entre l’Assemblée nationale et le Gouvernement, entre les membres du Législatif et ceux de l’Exécutif.

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