Publié dans Editorial

Ntsay, le maestro !

Publié le mercredi, 21 août 2019

 Au fil des jours, des semaines et mois, Ntsay Christian se confirme de façon incontestée à son poste. Qui aurait cru que cet ancien haut fonctionnaire du Bureau international du Travail (BIT)  en poste à Antananarivo serait encore là où il est, au palais de la Primature à Mahazoarivo. Nommé le 4 juin 2018 en tant que Premier ministre de « consensus », ce natif du grand Nord, 58 ans révolus, à la surprise générale, maîtrise les arcanes de l’Administration. Normalement, prévu pour ne durer que le temps d’organiser l’élection présidentielle anticipée, Ntsay y reste toujours un an et deux mois après et contre toute attente son aura augmente imperturbablement en envergure. Le mouvement des « 73 députés pour le changement » en avril 2018 porta un coup fatal pour le régime HVM de Rajaonarimampianina Hery. Trop habitués à … taper contre tout mouvement de contestation, Rajao et ses acolytes commirent l’irréparable ce jour pour du 21 avril 2018. En effet, les éléments de l’Emmoreg dépêchés sur place ont chargé les manifestants dont des parlementaires sur la  Place du 13 mai. Bilan, un mort et des blessés.  Le sang a coulé. Pris dans leur propre piège, les barons aux cravates bleues finirent par se faire avoir. Les Forces de l’ordre, atteintes du syndrome du 13 mai, se rétractèrent et retournèrent à la caserne. Et le régime HVM n’avait plus de chance à la survie. C’est dans un tel contexte apparemment chaotique que l’actuel chef du Gouvernement fut nommé. 
Dans les faits, la Décision de la HCC portant n° 18-HCC/D3 du 25 mai 2018 relative à une requête de déchéance du Président de la République scella le sort du Chef de l’Etat Rajaonarimampianina et son régime. Un Premier ministre fut nommé sur proposition de la majorité conformément aux dispositions de la Constitution. Le MAPAR a jeté son dévolu sur la personne de Ntsay. Le Président élu, de la couleur du MAPAR, fit appel de nouveau à son service et ce pour préparer et organiser les Législatives. Une victoire appelle une autre. Le MAPAR remporta haut la main le scrutin des députés. Ces derniers, fidèles à leur choix, confortent leur volonté de ne point changer le Capitaine qui avait fait ses preuves. Et Ntsay y reste ! En tant que chef de l’Administration, le n° 2 de l’Exécutif ne transige pas sur la déontologie et sur l’éthique dans l’exercice des fonctions de chacun. Il ne tolère plus les gabegies et les gaspillages. L’argent du peuple (volam-bahoaka) doit être géré de la manière la plus stricte et sévère. L’austérité s’érige en règle implacable et que tous n’ont plus d’autres alternatives que se soumettre. La corruption, cette gangrène qui souille le corps de l’Administration, y compris les Forces de l’ordre, reçoit des coups de massue et les auteurs punis avec la plus grande sévérité. L’impunité, longtemps admise et tolérée, connait ses jours les plus sombres. Pour tout remettre en ordre, Ntsay Christian, le grand maître, n’hésite pas à taper sur la table. Hauts responsables d’Etat, parlementaires et les responsables de la sécurité chacun de leur part ont reçu une dose de traitement de cheval. D’une maestria incontestée, Ntsay Christian Louis, le maestro, dirige le Gouvernement et les affaires nationales d’une main de maître.

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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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