Publié dans Editorial

Servir et non se faire servir !

Publié le vendredi, 23 août 2019

En tant que présidente de l'Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, magistrate et députée d'Ambatofinandrahana, pour un second mandat de son état, mit le point sur le « i » dès l'entame de la mandature des nouveaux élus à Tsimbazaza. Face aux comportements qui frisent l'indélicatesse de certains élu(e)s et qui défrayent la chronique, Mme Razanamahasoa tient à préciser qu'un député en tant que représentant(e) du peuple a été élu pour servir les intérêts du « vahoaka » qu'il est censée représenter et non se faire servir comme un prince.

En effet, dès les premières réunions de la première session extraordinaire à Tsimbazaza, la presse locale fit état de la « grogne » de certains élus concernant les avantages dus aux élus dont entre autres le remboursement des carburants. Du coup, on sentait le retour au galop des mauvaises pratiques de l'ancien régime liées au pillage de la caisse de l'Etat.

Dès lors que les nouveaux tenants du régime prônent et affichent noir sur blanc à qui veulent le savoir la nécessité d'appliquer à la lettre la politique de l'austérité, le rappel à l'ordre du perchoir arrive à point nommé. D'aucuns se rappellent de la « mise à sac » du Trésor public par les anciens dignitaires (membres du Gouvernement, parlementaires, hauts responsables d'Etat) du régime HVM. L'histoire de « mallettes » et « tablettes » qui rôdaient en permanence dans les coulisses du Palais de Tsimbazaza firent grincer les dents des concitoyens contribuables. On dilapidait l'argent du peuple. On se fait servir sans le moindre souci des intérêts de la Nation. A table, tout le monde, notamment les membres du cercle du pouvoir « mangeaient à satiété ». Et après moi, le déluge !

Les parlementaires, les représentants légitimes du peuple, en vertu de leur mission sacrée et au nom des intérêts supérieurs du pays, sacrifient leur ego. Le siège ou le fauteuil à l'Assemblée nationale ne doit pas, en aucun cas, être saisi pour une occasion d'enrichissement au détriment du « vahoaka » ou de la caisse publique. Il faut toujours garder à l'esprit qu'on est là pour « servir » et non pas « se faire servir ». Etre serviteur est une situation qui ne permet à jamais d'avoir la tentation de se faire servir.

Seulement, à entendre les résolutions adoptées à Tsimbazaza lors de la séance à huis clos touchant le Règlement intérieur, destinées aux membres de cette Institution et relatives aux droits et avantages des députés, on ne peut s'empêcher d'être perplexes. Les membres du Bureau permanent ont droit chacun à un directeur de cabinet et des conseillers et chaque député a droit à un conseiller technique et six assistants parlementaires. Décidément, mais où sommes-nous ? Le parlementaire malagasy n'a rien à envier d'un membre du Congrès américain. Quel privilège ! Peut-être le fait que l'Exécutif a écarté à toute option « d'offrir » un véhicule tout-terrain aux élus de Tsimbazaza que voilà Messieurs et Mesdames les députés se rattrapent indûment à d'autres avantages qui, au final, risquent de porter un coup fatal à la moribonde caisse de l'Etat. Tant qu'on y est, on doit aussi annoncer publiquement tous les avantages en numéraires (salaires, indemnités et avantages divers) accordés aux députés. Transparence et austérité obligent !

Ndrianaivo

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Editorial

  • L’ordre public
    Un précieux bien public à protéger, un trésor national à haute valeur ajoutée en somme, un patrimoine immatériel à sauvegarder, l’ordre public caracole en tête des priorités qu’il faille avoir sous contrôle en premier lieu. Dans un pays où l’ordre public est absent en ce sens qu’il glisse vers l’anarchie, il ne peut pas y avoir une chance d’aboutir à la réussite. Dans un pays où le trouble dans tous ses états prédomine, la sérénité part en fumée et la confiance disparait. L’ordre public, la sérénité et la confiance, trois en un, garantit le développement. Comme tout trésor, l’ordre public en abrégé OR car il s’agit réellement de l’or, se cherche et se préserve précieusement.

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