Publié dans Politique

Rivo Rakotovao et consorts - A bout de souffle

Publié le vendredi, 22 mai 2020

Le président du Sénat Rivo Rakotovao réduit à quémander la démission de sénateurs. Une preuve flagrante de sa faiblesse, vu qu’il n’a aucun moyen. En agissant de la sorte, il devrait montrer l’exemple et démissionner en premier.

Si le peuple malagasy et bien encore celui du monde entier se consacrent quotidiennement à faire face à la pandémie de coronavirus, les Rivo Rakotovao, Mohammed Rachidy et Thierry Raveloson, non moins les derniers faucons du parti HVM, trouvent encore du temps à se distraire en menant des luttes politiques et de pouvoir sans précédent. Ces derniers sont connus par leur pratique machiavélique en la matière et s’en prennent à des adversaires qui connaissent déjà les limites de leur labyrinthe.

Ils font du jusqu'au-boutisme pour obtenir la démission de ces sénateurs membres du bureau permanent qui possèdent, en effet, un cabinet. Le président du Sénat voudrait ainsi y placer ses proches, du moins jusqu’à la fin du mandat. Les barons du HVM demandent la démission de ces sénateurs juste pour des intérêts bassement personnels et pécuniaires et non pour l’intérêt général. 

Rivo Rakotovao ne peut que demander la démission des sénateurs qu’il ne peut plus manipuler. S’il utilise la voie légale, le président du Sénat n’obtiendra pas gain de cause en utilisant l’article 72 de la Constitution. Cet article dispose que « durant son mandat, le député ne peut, sous peine de déchéance, changer de groupe politique pour adhérer à un nouveau groupe, autre que celui au nom duquel il s’est fait élire ». Une disposition applicable aux sénateurs par analogie.

Il y a également un autre moyen légal. S’il veut se débarrasser d’un ou plusieurs membres du bureau permanent du sénat, il peut procéder à la dissolution du bureau. Mais il n’obtiendra pas la majorité au sein de la chambre haute. Il ne possède plus la majorité absolue des membres de cette chambre. Près d’une vingtaine de sénateurs ont choisi une autre voie, la voie du développement et la voie de la raison avec les autorités issues de la dernière présidentielle.

Quoi qu’il en soit, les agissements de Rivo Rakotovao et ses sbires sont contraires aux pratiques démocratiques en s’opposant aux autorités actuelles. Il ne faut pas oublier que le président du Sénat lui-même est un sénateur élu par l’institution qu’est la Président de la République. En s’opposant à cette institution actuellement, il se désolidarise de l’institution qui l’a nommé. Les sénateurs auxquels il demande la démission sont tous des sénateurs élus, des sénateurs redevables envers les grands électeurs qui les ont nommés.

Dépourvu de moyens légaux, les Rivo Rakotovao et consorts mettent à l’avant la notion d’éthique politique. Ils demandent à ces sénateurs, au nom de l’éthique politique, de démissionner. Mais puisqu’il agit de la sorte, il n’a qu’à montrer l’exemple et démissionner le premier. A défaut, il doit faire montre de courage et dissoudre le bureau permanent de la Chambre haute. 

Le président du Sénat se targue d’être un respectueux de l’Etat de droit et un fin défenseur de l’éthique politique. Alors qu’il instrumentalise le Sénat à ses propres fins, comme si cette institution est sa propriété et la propriété du HVM. 

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Editorial

  • Noble cause
    Madagasikara persiste et signe! La Grande île maintient sa position inébranlable et non négociable relative à sa souveraineté sur les îles Eparses. Il s’agit d’une légitime voire une noble cause. En effet, les îles Ampela (Europa), Bedimaky (Bassa da India), Sambatra (Glorieuses), Loza (Tromelin) et Kely (Juan de Nova) appartiennent intrinsèquement au territoire de la République malagasy. La Grande île reste fidèle, jusqu’au bout, à sa position qu’elle a défendue sur la tribune des Nations unies. L’assemblée générale approuva par deux reprises, deux résolutions de 1979 et 1980, l’appartenance des îles Eparses dans le giron du territoire malagasy. Des résolutions non contraignantes mais, tout de même, demandent à la France d’engager la négociation pour les procédures de restitution avec le Gouvernement malagasy.

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