La réaction d'Amparibe tire sa source dans l'article intitulé « Madagascar: le ministère de la Défense recherche des médecins et infirmiers bénévoles » publié par la Radio France Internationale (RFI) le 1er août. La correspondante de cette chaîne française a cité les propos du Général Sedera Raharijaona, coordonnateur du Centre de traitement Covid-19 (CTC) à Mahamasina. Les propos de l'officier général ainsi rapportés et jugés « hors contexte » auraient prêté à confusion. L'instance supérieure du système de défense nationale s'est en conséquence astreinte à des précisions.
Selon le communiqué, l'appel à recrutement des bénévoles de médecins et infirmiers a été lancé par le ministère, particulièrement à l'attention des étudiants en médecine en dernière année ainsi que des infirmiers qui souhaitent acquérir des expériences dans le cadre du traitement de l'épidémie. L'initiative a été prévue dès la préparation de la mise en place du CTC, dont l'Armée est en charge, indépendamment de l'évolution de la situation. « Il ne s'inscrit nullement dans une situation d'extrême urgence comme l'insinue l'article », mentionne la source.
Elle indique clairement que le « Plan de riposte contre l'expansion de l'épidémie » auquel la RFI a fait référence n'est pas un document officiel servant de base à l'Armée dans le cadre de la stratégie anti-Covid-19. Il s'agit tout simplement d'un draft similaire à des dizaines d'autres soumis par tous les membres du Gouvernement au Président de la République et au Premier ministre. Toutes ces propositions sont visiblement en attente de validation jusqu'ici.
« Nous nous dirigeons vers un scénario de crise sanitaire généralisée dans tout le pays. Les incidences déjà reconnues de cette pandémie sur les aspects économiques et sociaux, notamment sur les populations en situation de précarité de surcroît dans un pays à l'économie déjà structurellement fragile, nous incitent à ne pas sous-estimer le risque d'avènement d'une catastrophe humanitaire sans précédent dans notre pays. Ainsi, avant qu'il ne soit trop tard, est-il fortement recommandé une mobilisation générale immédiate de tous les acteurs et ressources nationales et internationales », lit-on au passage dans ledit plan de riposte élaboré par l'Armée.
Mais, aux yeux du Général de corps d'armée Richard Rakotonirina, exploiter la teneur du document non officiel pour sous-entendre que l'Armée est en alerte maximale serait un acte assimilable à une manœuvre tendant à opposer les militaires et le personnel de la santé au locataire d'Iavoloha. Un tel acte relève, selon lui, d'une démarche sournoise condamnable visant à créer une tension entre les acteurs de la lutte contre la pandémie.
Face à la confusion ainsi provoquée, son ultime précision donne des indices clairs sur la chronologie de la déclaration présidentielle de samedi, en contradiction à l'état d'alerte signalé par l'article de la RFI, ultérieure au plan de riposte qui date de la mi-juillet. L'Armée, selon ses dires, ne peut en aucun cas avoir élaboré un plan de riposte contredisant la position du Chef de l'Etat.
Recueillis par M.R.