L'approche des examens officiels est le principal motif de ce toilettage, si on ne prend que le cas du ministère de l'Education nationale qui, à l'heure actuelle, est toujours dirigé par une ministre par intérim. Que les examens officiels se tiennent aux dates indiquées par le Président de la République ou de nouveau reportés pour cause de pandémie, la nomination ne devra pas tarder. Le ministre de la Santé publique Ahmad Ahmad est mal assis depuis la résurgence de la pandémie de coronavirus et suite à la lettre qu'il a adressée aux partenaires techniques et financiers. Et il y a également le cas de la ministre de la Population qui en se mariant avec un diplomate étranger crée une situation inédite au pays.
A la veille de chaque remaniement, des voix commencent à se faire entendre réclamant untel ou untel à la tête d'un ministère. Concernant particulièrement le ministère de l'Education nationale, des syndicats ont commencé à dresser le profil du futur ministre tout comme cette association regroupant soi-disant des enseignants. Si les premiers proposaient la fin de l'hégémonie féminine à la tête du ministère, la seconde, sans le dire ouvertement, avance que ce poste ministériel devrait revenir à un des siens. Quoi qu'il en soit, qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme, le plus important est que les futurs ministres remplissent des qualités irréprochables. L'essentiel c'est qu'ils soient avant tout des visionnaires dotés d'une volonté de fer à travailler pour le pays et pour la population. Le futur ministre de l'Education nationale peut ne pas être un technicien de l'enseignement mais une personnalité venant d'autres corps.
D'ailleurs, cette pratique est chose courante à l'étranger. En France par exemple, le ministre des Affaires étrangères n'est pas un diplomate mais un militaire, le ministre de la Justice et Garde des sceaux un avocat et non magistrat. Au Canada, la ministre de l'Agriculture et de l'agroalimentaire n'est ni une ingénieure agronome ni une ingénieure halieute ni une ingénieure en élevage, elle est parlementaire et femme d'affaires. Toujours dans ce pays, la ministre de la Santé n'est ni un médecin ni un professeur mais a fait des études en administration publique.
Etre un bon leader paraît également une qualité exigée, sachant mener son équipe ministérielle vers le bon sens, rattraper le retard de développement de Madagascar. La réalisation du contrat programme fixé par le Président de la République et délimité dans l'Initiative Emergence de Madagascar ne dépend, en effet, des seules actions du ministre et de son équipe au sein du cabinet. Tous les agents du ministère jouent également un rôle essentiel dans l'atteinte de l'objectif fixé. Enfin, le critère important pour assurer le poste de ministre est d'être un bon gestionnaire. Le futur ministre aura en effet à gérer un portefeuille ministériel de plusieurs milliards d'ariary, voire même des centaines de milliards d'ariary. Le titulaire du poste doit gérer le budget du ministère conformément à la loi et à sa destination. A titre d'exemple, au sein du ministère de l'Education nationale, le budget alloué à la vacation des examens au profit des instituteurs doit être dépensé dans ce sens et non pas faire l'objet d'un transfert de crédit à d'autres fins….