Publié dans Politique

Site de la MBS à Anosipatrana - La CUA veut reprendre son bien

Publié le lundi, 10 août 2020

La Commune urbaine d’Antananarivo met fin au contrat de bail emphytéotique conclu entre la Mairie et la société MBS le 8 août 2000 sur le site d’Anosipatrana.  Le motif invoqué par la Commune est l’usage personnel.

Au pied du mur. Le maire de la CUA, Naina Andriantsitohaina, accule la société Malagasy Broadcasting system, la société de communication appartenant à l’ancien Président de la République Marc Ravalomanana. Par décision en date du 30 juillet 2020, l’édile de la Capitale a signifié le gérant de MBS de la volonté de la Commune de résilier le contrat de bail emphytéotique en date du 08 août 2000. Le motif invoqué est une « reprise pour usage personnel ».

 

Selon la lettre signée par le maire de Tana, la décision a été prise « conformément aux dispositions des lois et règlementation en vigueur ». « La rupture du contrat sera définitive après six (06) mois de préavis », poursuit le document. Et de préciser qu’ « à l’expiration de ce délai, vous êtes remerciés de libérer les lieux ». La lettre conclut qu’ « à cet effet, une descente sur les lieux sera déployée afin d’effectuer un état des lieux contradictoire ainsi que l’évaluation dudit contrat ».

Cela fait donc 20 ans et 3 jours que la société MBS occupe le site d’Anosipatrana de façon inique. Selon les informations recueillies, le loyer serait de 4 ariary au m2 par mois, pour une surface exploitée de 2 500 m2, soit 10 000 ariary par mois pour un site situé en plein centre-ville. Déjà anormalement bas, ce loyer ne serait pourtant pas payé de façon régulière par la société MBS.

Conflit d’intérêt

Pour rappel, le bail a été conclu entre la CUA et MBS le 8 août 2000. La conclusion n’aurait pas dû avoir lieu puisqu’il y a un réel conflit d’intérêt. Le maire de l’époque était Marc Ravalomanana et la MBS est une société de communication qui lui appartient. Sans une once d’humilité ou de discernement, l’ancien exilé d’Afrique du Sud avait donc octroyé, sans un appel d’offres, le site d’Anosipatrana à une société lui appartenant.

En 2008, le maire de l’époque, Andry Rajoelina, a déjà émis des critiques sur la conclusion de ce bail emphytéotique abusif. Mais vu le mauvais caractère de l’ancien Président Marc Ravalomanana qui se croit ne pas avoir de compte à rendre à qui que ce soit, il a renforcé le bail en 2016, période durant laquelle Lalao Ravalomanana, son épouse, était à la tête de la Commune. Les Ravalomanana ne retiennent manifestement les leçons du passé comme quoi il ne faut pas mélanger la politique et les affaires personnelles. Une situation qui les a déjà mis en porte-à-faux lors de la crise de 2009.

La société MBS de Marc Ravalomanana a donc 06 mois pour plier bagage du site d’Anosipatrana. S’il lui reste une once de dignité, le mieux serait de commencer à chercher un nouveau local et ne pas chercher la petite bête en se lançant dans une croisade judiciaire. Marc Ravalomanana a en tout cas réagi à cette lettre hier même.

« Regardez et apprenez d’abord (ce que c’est que bail emphytéotique), quand vous l’apprendrez, vous saurez si oui ou non il est possible de l’abroger (…) N’ayez pas de fausse honte, examinez- bien », a ainsi affirmé le patron du TIM, avec sa manière méprisante et dédaigneuse de parler.

« Vous venez d’apprendre la politique, ne venez pas parler de choses que vous ne maîtrisez pas », dit-il, à l’endroit visiblement de l’actuel maire de la Capitale. Des paroles qui rappellent pour les observateurs avertis la phrase culte de cet homme qui avait déclaré qu’il valait mieux mesurer ses forces avant de se mesurer à lui « Tsapao aloha ny herinareo vao mitsapa ny aty ». La suite, tout le monde la connaît. 

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Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

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