Publié dans Politique

Trafic illicite de 73,5 kg d’or - L’origine malienne désavouée ! - 7 personnes à Tsiafahy, une autre à Antanimora

Publié le dimanche, 10 janvier 2021


Les 73,5kg d’or saisis en Afrique du Sud viennent de Mali et non de Madagascar. C’est la ligne de défense évoquée ces derniers temps par une des parties concernées directement par l’affaire d’exportation et transport illicite de cette quantité d’or sur des passagers en provenance de Madagascar. Celle qui remet en cause l’origine malagasy de cette cargaison de métal précieux avance que celle-ci aurait été exportée de Mali pour être vendue à Dubaï. Et les trois Malagasy appréhendés en Afrique du Sud ne sont que des intermédiaires ou plutôt commerciaux qui connaissent l’acheteur et à qui le propriétaire a confié les 73,5 kg d’or. Elle affirme également que ces derniers n’ont pris possession des marchandises qu’une fois arrivés en Afrique du Sud. Ceci explique de l’échec des fouilles opérées par les entités malagasy au départ de l’avion de la STA à Antananarivo et à Toliara.
Une explication qui pourrait bien tenir la route sauf que les échanges d’informations entre la douane malagasy et malienne l’infirment.  « Les douaniers maliens, dans une lettre envoyée à leurs homologues de la Grande île, auraient martelé que les documents présentés par les Malagasy à l’aéroport d’O.R. Tambo à Johannesburg et censés leur permettre de transporter en toute « quiétude » les lingots d’or sont faux. A la partie malienne d’expliquer que le numéro du document d’exportation présenté ne correspond en aucun cas à de métal précieux mais à d’autres marchandises et décerné à une autre société d’exportatrice et non à la SGM, celle qui prétend être propriétaire. En plus, le tampon utilisé n’est pas celui de l’entité censée donner une telle autorisation. Le document présenté est dépourvu de l’hologramme propre à l’administration malienne alors que c’est toujours le cas. Les Maliens martèlent que les Malagasy arrêtés en Afrique du Sud sont en possession de faux documents et qu’ils signent dans la foulée que la cargaison ne provienne pas de leur pays. Et en dernier lieu, les paperasses, soi-disant, des Maliens sont datés du 31 décembre 2020, soit le jour même de la découverte des marchandises en….Afrique du Sud », étale une source proche du dossier.
Une zone d’ombre plane également sur les propos émis par la défense des trafiquants en évoquant que ces derniers ont récupéré l’or en Afrique du Sud.  A quel moment et où ils ont pris possession des lingots d’or dans la mesure où les membres de l’équipage de la STA auraient révélé, à l’enquête, qu’ils ont été informés de la découverte du pot aux roses une heure et demie seulement après leur décollage d’Afrique du Sud à destination de Madagascar. Un laps de temps jugé court pour une remise de colis, fouille, vérifications de papier etc. 
Que dire aussi d’un autre document présenté par les trois Malagasy à Johannesburg et portant le cachet de la douane malagasy ? Or, si la marchandise venait effectivement du Mali et récupérée en Afrique du Sud, il n’y a aucune raison pour que la douane malagasy estampille ce document.  A moins que, l’or qualifié d’origine malienne aurait ainsi transité à Madagascar avant d’être expédié à Dubaï via l’Ethiopie. Un tour d’Afrique inexpliqué et inexplicable…Néanmoins, ce cachet, d’après la partie malagasy, s’avère aussi faux.
Pour les observateurs, la marchandise est sortie clandestinement de Madagascar après avoir été placée bien avant le contrôle dans l’avion de la STA. L’enquête infirmera ou confirmera cette hypothèse.
La rédaction

7 personnes à Tsiafahy, une autre à Antanimora
L’affaire qui retient l’attention de l’opinion depuis le début de la semaine dernière a connu une évolution durant le week-end passé.  Après leur déferrement au Parquet du Pôle anti-corruption des 67ha à Antananarivo, 8 personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’affaire de trafic illicite de 73,5 kg d’or en Afrique du Sud ont été placées sous mandat de dépôt. 7 personnes ont été envoyées à Tsiafahy et une autre à Antanimora.
Parmi ces prévenus figurent 2 membres d’équipage, un chef de département et un directeur ainsi qu’une commerciale de la compagnie aérienne STA, ainsi que les deux passagers n’ayant pas « embarqué » sur le vol en destination de l’Afrique du Sud et le secrétaire général de l’Aviation civile de Madagascar. Ces personnes sont mises en examen pour « diverses infractions » telles « des infractions douanières, infractions minières, faux et usage de faux, corruption active ou passive et exportation illicite d’or », selon des précisions du ministère de la Justice.
Une dizaine de personnes étaient entendues depuis vendredi dernier par les juges d’instruction du PAC. Des interrogatoires-fleuves qui ne se sont clôturées que vers trois heures et demie dans la nuit de samedi à dimanche. Pour rappel, ce déferrement fait suite à une plainte de l’Etat déposée au PAC d’Antananarivo. Les enquêtes menées par les autorités responsables, à un rythme soutenu conformément aux directives présidentielles, ont précédé ces auditions aux 67ha.
A la suite de ces placements en détention préventive, les enquêtes se poursuivent. L’opinion attend notamment les arrestations des grands noms, ceux des présumés donneurs d’ordre ou commanditaires dans cette affaire. En parallèle, en tout cas, la demande d’extradition des passagers interpellés en Afrique du Sud est en cours, précise le ministère de la Justice. A ce sujet, un représentant de l’ambassade de l’Afrique du Sud à Madagascar a été reçu hier par le ministre des Affaires étrangères, Dr. Tehindrazanarivelo Djacoba A.S. Oliva. Le numéro Un de la diplomatie du pays a fait part de la demande d’entraide judiciaire et d’extradition formulée par la Justice malagasy à son interlocuteur.
Prochaine évolution attendue dans le cadre de cette affaire, le procès reporté des trois hommes arrêtés en Afrique du Sud en possession des 73,5 kg d’or dans leurs bagages à main aura lieu, normalement, demain dans le pays de l’arc-en-ciel.
La rédaction

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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