Publié dans Politique

Suspicion de pollution de l’Ikopa - Suspendue, la société incriminée contre-attaque

Publié le mardi, 05 octobre 2021

La sanction est tombée hier, après une succession de descentes sur terrain effectuées par les autorités compétentes. « Toutes les activités de la Société de production d’articles hygiéniques (SPAH) à Ambohimanambola, l’entreprise concernée, seront suspendues jusqu’à nouvel ordre » a annoncé le Docteur Salama Jean Claude, directeur de gestion des pollutions, des déchets et de l’intégration de la dimension environnementale au sein du ministère de l’Environnement et du Développement durable, hier, contacté au téléphone.

Suite à l’alerte lancée sur les réseaux sociaux, avant-hier, le ministère de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation ainsi que celui de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène sans oublier le ministère de l’Environnement et du Développement durable et la JIRAMA ont, tour à tour, effectué une descente au sein de l’usine pour évaluer ses produits, ses machines, ses matières premières mais surtout les procédés qu’elle utilise. « Nous allons saisir dès aujourd’hui le ministère de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation » rétorque Nirina Rajaonary, directeur général de la SPAH, suite à cette sanction.

D’après le comité régional de gestion des plaintes, composé des officiers de police judiciaire du MEDD, de la direction générale de l’Eau, de la Direction régionale de l’Environnement et du Développement durable mais aussi de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène sans oublier l’Office national de l’Environnement, cette suspension d’activités a été mise en place pour deux raisons. « En premier lieu, cette entreprise n’a pas fait de mise en compatibilité environnementale. En effet, pour chaque investissement, chaque promoteur doit faire une évaluation environnementale en fonction de la taille de ses investissements. Cette évaluation peut être un plan de gestion environnementale, un programme environnemental ou encore une étude d’impacts environnementaux pour les zones sensibles. Le second point concerne les bassins de décantation. Ces derniers sont loin de correspondre aux normes requises. Ils ressemblaient à des rizières. Pourtant, les déchets des eaux doivent être traités avant d’être déversés dans la nature afin de minimiser les impacts sur l’environnement », détaille le directeur de gestion des pollutions, des déchets et de l’intégration de la dimension environnementale.

Face à ces allégations, le premier responsable de la SPAH réplique en affirmant que : « L’usine dispose en effet de bac de décantation, et ce depuis 60 ans sachant que nous avons repris les locaux de la PAPMAD, l’usine de papeterie de renom du pays. Mais c’est surtout un problème de squattage de terrains. Ce sont ces squatteurs qui détournent nos eaux pour les utiliser dans l’agriculture et pour d’autres fins. Nous avons déjà déposé plainte, malheureusement, nous attendons encore jusqu’à aujourd’hui la décision de la Justice. Et cette attente dure déjà depuis plus de dix ans ». Ainsi, la décision finale, concernant le sort de cette industrie de recyclage de papier, est attendue aujourd’hui.

Aucun risque

Dans tous les cas, ces descentes ont permis d’écarter tout risque de contamination de la rivière d’Ikopa. « En faisant, un constat physique, nous n’avons pas vu de bio-digesteurs qui indiqueraient que cette substance est néfaste pour l’environnement. La végétation auraient dû jaunir si c’était le cas. Les brûlures évoquées par le lanceur d’alerte ne résultent pas alors de cette pâte blanche. Toutefois, il faut faire attention, à dose cumulative, ces impacts pourraient changer », rassure le docteur Salama Jean Claude.

« Cette pâte blanche est le résultat de la transformation de papier en composition de pâte de cellulose, une substance non toxique pour l’environnement et les êtres humains », renchérissent les contrôleurs industriels au niveau du ministère dans leur rapport. Les résultats des prélèvements faits par la JIRAMA sont donc attendus pour confirmer cette version.

Rova Randria

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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