Publié dans Politique

Série de kidnappings - L’Alaotra-Mangoro toujours sur le qui-vive

Publié le lundi, 15 août 2022


Les habitants d’Alaotra sont toujours aux abois. Quatre personnes kidnappées dans les Districts d’Ambatondrazaka et d’Amparafaravola ont pu regagner leur famille respective plus d’une semaine passée. L’une d’entre elles, une collégienne de 16 ans, est rentrée chez elle à Antsangasanga, saine et sauve, samedi 6 août après-midi. Quatre autres à Bejofo ont aussi eu cette chance la veille.
Toutes les quatre retournent à leur vie normale comme si de rien n’était. Elles fréquentent qui elles veulent en toute liberté. Le traumatisme consécutif à la dure épreuve existentielle reste quand même vif pour les leurs. Selon les indiscrétions, le versement des rançons exigées par les ravisseurs a conditionné la libération de ces otages.
Un haut responsable régional a confirmé cette information sans savoir les montants exacts. Tout le monde parle seulement de plusieurs dizaines de millions d’ariary pour chacun des libérés. Tout justement après chaque enlèvement, les criminels ont appelé les membres de la famille pour marchander les prix à payer.
Lieu de pèlerinage
Ils sont à tout moment au courant des moindres mouvements des proches parentaux qui, face à la situation, sont momentanément déstabilisés au plus haut point. Les ravisseurs savent à qui les proches des otages parlent, les moments et les lieux où ils tiennent des réunions de crise, les quantités de produits agricoles vendus, etc. Ceci semble indiquer que des voisins ou résidents du village seraient complices.
Durant leur détention forcée, les habitants enlevés sont amenés à des endroits loin de chez eux. Les libérés ont dit avoir été transportés jusqu’à Betsiboka, la Région voisine d’Alaotra-Mangoro, en traversant le District d’Anjozorobe à proximité du lieu de pèlerinage d’Anosivolakely.
La caravane a fait six jours de marche pour se rendre à cette destination en bravant pluies, vents fraîcheur d’hiver, épines… cours de route. Le jour, le groupe se cache dans des ravins, champs, forêts… Il y a des moments où les otages ont vu passer les suiveurs tout près d’eux. Mais ils ne pouvaient pas appeler au secours.
Proximité géographique
Les victimes ont aussi dit n’avoir subi aucune maltraitance. Mais il y a des jours où elles n’ont mangé à leur faim qu’une seule fois du matin au soir. Les filles ont été épargnées du viol. Tout acte sexuel avec les otages aurait désacralisé le talisman détenu par les kidnappeurs qui sont tous en permanence cagoulés.
A la place du viol, ils forcent les otages à exécuter des danses en envoyant des musiques sur des Speakers ou téléphones. C’est pour leur plaisir en attendant l’évolution des discussions avec les familles. Les ravisseurs se communiquent selon le code qu’ils s’inventent eux-mêmes pour éviter que leur identité soit dévoilée. Ils se gardent ainsi de s’appeler par leurs vrais noms. C’est encore un autre indicateur confirmant la proximité géographique des kidnappeurs avec leurs proies.
Un officier de la Gendarmerie a révélé que le rapt dans l’une des Communes rurales sous sa juridiction n’est réussi qu’à la cinquième tentative. « Nous le savons durant l’enquête des suspects arrêtés », a affirmé le responsable de la sécurité publique. Il a alors recommandé le renforcement de la vigilance villageoise pour bien surveiller les mouvements de tout suspect.
Nous ou les autres
Aucune précision n’est fournie sur les circonstances du paiement des rançons. Les criminels eux-mêmes ont guidé à distance les déplacements des transporteurs des fonds. L’exactitude des montants reçus est d’abord vérifiée avant de révéler les cachots où se trouvent les otages. Mais ils s’en disputent le partage en présence même des verseurs en leur présentant des excuses pour leur avoir causé des peines.
Une fois chacun ayant sa part en main, les kidnappeurs règlent leur compte entre eux. « Je te rends maintenant la somme que je te dois ». Ceci laisse entendre que les ravisseurs auraient préparé de nouveaux coups qui leur permettraient de s’acquitter d’autres dettes. On ne savait pas donc qui seraient les prochaines cibles.
« Personne n’est plus en sécurité dans le coin. Ce serait peut-être nous ou les autres demain ou après-demain. Rien n’indique que ces bandits ne viendraient jusque chez nous pour y cueillir qui ils veulent », s’inquiète une mère de famille à Andilanatoby, dans le sud-ouest du District d’Ambatondrazaka.
M.R.

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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