Publié dans Editorial

La faucheuse

Publié le jeudi, 20 novembre 2025

Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage.

Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et industrielles « enrôlées » dans le giron de l’Etat : HASIMA (coton), KOBAMA (farine), SOLIMA (produits pétroliers), ZEMA (engrais), etc. En tout, les entités appartenant à des capitaux étrangers essentiellement français passèrent à la trappe. Le Président de la République démocratique de Madagasikara fut le seul maître à bord.

A la fin de la première décennie du pouvoir de l’Amiral rouge Didier Ratsiraka, les grandes sociétés étatisées commencèrent à s’essouffler. La direction centralisée autour du Président a montré ses déboires. Mauvaise gouvernance, malversations financières, détournements des biens sociaux. Au final, vers les années 90 l’économie nationale périclite ! Les sociétés d’Etat chutent l’une après l’autre. Des Compagnies nationales telles Air Madagascar, la JIRAMA, la SOLIMA, des fleurons de l’industrie nationale devinrent par la force des choses des « vaches à lait » du régime moribond de Ratsiraka. En 1990 éclatait la seconde grande crise politique (après celle de 1972) aboutissant à la première chute du régime Ratsiraka. Des régimes politiques successifs, la JIRAMA végétait. Au début des années 2000, les coupures de plus en plus fréquentes faisaient leur entrée dans le paysage du quotidien des usagers.

Le régime TIM de Ravalomanana Marc parvenait tant bien que mal à maîtriser le phénomène et ce jusqu’à la fin de la Transition dirigée par Rajoelina Andry Nirina qui, en fait, a vu la difficulté manifeste pour la JIRAMA à prendre le contrôle de la situation. En 2014, les délestages et les coupures de l’approvisionnement en eau pour Antananarivo et environs échappent totalement au contrôle de la Compagnie. Dès 2010, la JIRAMA connaissait des difficultés financières sans précédent. Les dettes s’accumulent. Les hauts dirigeants détournent et disparaissent.

En janvier 2014, lors de son investiture, Rajaoanarimampianina Hery promet fermement qu’il va en finir avec les délestages dans les trois qui suivent. Jusqu’à la fin de son mandat, les usagers souffrent à mort des coupures. Résultats, il n’a obtenu que 7% des voix à l’élection présidentielle de 2018. Le Président Rajoelina, nouvellement élu, a promis de faire le nécessaire pour enrayer les délestages durant son premier mandat. En 2025, à mi-chemin de son second, les délestages se durcissent et rendent la vie des malagasy insoutenables. La GenZ a balayé sur la Place du 13 mai le régime TGV.

La JIRAMA a fauché tous les régimes en place. On verra pour le régime de la Refondation !

Ndrianaivo

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  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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