Publié dans Politique

Grève du personnel du Sénat - L'adoption du projet de loi des Finances reportée

Publié le vendredi, 02 décembre 2022



La séance plénière consacrée à l’adoption du projet de loi de finances 2023 à Anosikely a été chahutée. Des membres du personnel du Sénat ont en effet profité du passage de ce texte devant les sénateurs pour faire entendre leurs revendications. Ils ont tenu un débrayage dans l’enceinte du Palais de verre pour réclamer le paiement de leur salaire. Les représentants des grévistes affirment que des discussions ont déjà eu lieu avec les responsables. Notamment avec des membres du bureau permanent du Sénat. Aucune réponse satisfaisante n’aurait cependant été fournie à la revendication. Les grévistes affirment que le paiement de leur salaire accuse un retard de près d’une semaine. En effet, leur salaire serait versé généralement le 25 de chaque mois. Pour interpeller les dirigeants, les membres du personnel gréviste a décidé de suspendre leurs activités. «  Les salaires ne permettent pas de subvenir aux besoins jusqu’à la fin du mois. Qui dans ce pays osera aujourd’hui nous jeter une pierre », interroge un leader syndicaliste devant la presse hier. «  Croyez bien que nous sommes attristés de devoir annoncer aujourd’hui que le travail reprendra seulement lorsque nos salaires seront versés dans nos comptes », renchérit le syndicaliste. Les grévistes ont annoncé une grève illimitée jusqu’à résolution de leurs revendications.
Le fonctionnement du Sénat a visiblement été affecté par le mouvement. Les sénateurs devaient siéger dans l’hémicycle. L’examen et l’adoption du projet de loi de finances 2023 étaient inscrits à l’ordre du jour. Bien que reconnaissant et respectant le droit de grève, des sénateurs ont tenté de convaincre les grévistes au vu de l’importance du texte. « Si votre revendication n’a rien de politique, il ne faut pas bloquer la vie de la Nation », a argumenté un sénateur. Car l’adoption de la loi de finances est « une question d’intérêt supérieur de la Nation » et que d’autant plus des discussions ont déjà eu lieu avec les responsables pour trouver une solution au problème, devait rajouter le membre de la Chambre haute. Ce à quoi un porte-parole des grévistes réplique l’urgence de la résolution du problème du personnel alors qu’un report de la séance consacrée au PLF reste possible car la session ordinaire ne prendra fin que dans 15 jours. Il semble en tout cas que les grévistes aient eu le dernier mot. La séance consacrée au PLF n’a pas pu se tenir. Elle a été reportée à une date ultérieure. Un nouvel ordre du jour devra être fixé par les sénateurs. Rappelons que la présentation du projet de budget a déjà été effectuée mardi par la ministre de l’Economie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison. Le texte avait été adopté la semaine dernière par les députés sans amendements. Il urge en tout cas pour le bureau permanent de trouver un compromis a défaut d’une solution au problème du personnel du Sénat. Plusieurs points figurent en effet au programme des sénateurs jusqu’au 16 décembre, date de clôture de l’actuelle session. Mise à part le projet de loi de finances 2023, la Chambre haute va aussi examiner le projet de loi sur l’orientation du système éducatif, la proposition de loi sur l’autonomie des universités ou encore l’accord d’entraide judiciaire en matière pénale entre Madagascar et l’île Maurice adopté dernièrement par les députés. L’ordre du jour initial du Sénat annonçait également la tenue d’une rencontre avec les membres du Gouvernement le 14 décembre.

L.A.


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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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