Publié dans Politique

Coupures incessantes de l’électricité - Les usagers de la JIRAMA se rebellent !

Publié le vendredi, 02 décembre 2022



Antananarivo est dans le noir et les plaintes des usagers fusent de partout. La JIRAMA tente tant bien que mal de se stabiliser. Depuis quelques jours, différents quartiers de la Capitale sont victimes de coupures d’électricité, de jour comme de nuit. Notamment Andraharo, Ambohimanarina, Talatamaty, Ambodimita, Ivato et Soavimasoandro avant-hier. Hier, ce fut le tour d’Itaosy, d’Ampitatafika et ses environs de le subir. Sans parler de coupures survenues récemment sur presque toutes les localités le long de l’axe de la nationale 1. La compagnie nationale d’eau et d’électricité avance, à chaque fois, des pannes techniques. « Panne du réseau d’alimentation électrique. L’équipe technique de la JIRAMA est en train de réparer les dommages… La JIRAMA présente ses excuses pour les désagréments engendrés », peut-on lire sur la page facebook officielle de la compagnie depuis quelques jours en mentionnant les dizaines de quartiers tombés dans le noir. « En tant que prestataire, nos clients ne veulent rien savoir des raisons du retard des livraisons de commandes ou d’accomplissement de tâches. Certes, il est vrai que la sécurisation de nos prestations doivent être à notre charge mais là les charges en question deviennent de plus en plus insoutenables », déplore un travailleur indépendant craignant de perdre ses clients européens dans la mesure où ces derniers ne considèrent nullement une coupure de courant comme un droit à l’incapacité de travailler. « En une demi-journée, mon fonds de commerce a été réduit presque à zéro. On comprend que l’approvisionnement en carburant des groupes de la compagnie nationale n’est pas simple. Cependant, il serait plus bénéfique que ces délestages respectent scrupuleusement des calendriers annoncés et qu’ils ne durent pas autant », explique la propriétaire d’une petite poissonnerie dans l’Atsimondrano.

Emeute
La vétusté des infrastructures et des installations de la compagnie, en plus du mauvais temps, est souvent annoncée comme prétexte à ces défauts d’approvisionnement en électricité. Par moment, les responsables de la société ont admis que quelques quartiers d’Antananarivo et sa périphérie endurent ou connaissent des coupures tournantes depuis quelques jours. La première cause réside dans l’accroissement de la demande en électricité qui est plus forte en ces périodes. Cependant, pour rassurer les usagers une énième fois, les responsables de la compagnie ont tout de même promis que le contexte actuel où le délestage prédomine devrait évoluer avec l’opérationnalisation du barrage hydroélectrique qui vient tout juste d’être inauguré à Farahantsana. En somme, le délestage tournant est de retour, les consommateurs devront encore faire preuve de patience et attendre. En attendant, cela fait quelques semaines que la coupure est devenue de plus en plus sévère. Dans certains quartiers, la coupure dure des heures, voire des jours. Dans d’autres, les ampoules s’éteignent et s’allument, comme si quelqu’un joue avec l’interrupteur. Ailleurs, une chute de la tension électrique est constatée. Les abonnés de la JIRAMA en ont ras-le-bol. Les plaintes se succèdent d’un quartier à un autre et d’un jour à un autre. Programmé ou pas, les usagers affichent leur mécontentement de toutes les manières possibles, jusqu’à provoquer une émeute en pleine zone urbanisée. Le ministre de l’Energie et des hydrocarbures, Andry Ramaroson, qui a voulu jouer franc-jeu, a mis de l’huile sur le feu, en utilisant le mot « habituel » en désignant cette distribution intermittente de l’électricité pour ne plus dire « délestage ».


Hary Rakoto
 

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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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