Dans une interview relayée par la radio publique hier, le ministre de la Défense nationale, le Général Richard Rakotonirina a affirmé être triste devant « les agissements et paroles de certaines personnes ou catégories de personnes » qui selon ses propos, s’évertuent « à critiquer et à calomnier les Forces de l'ordre ». Il dénonce aussi les agissements de certaines catégories de personnes qui profèrent des « provocations à l'endroit de l'Armée et des Forces de l'ordre en général ». Des provocations que le ministre condamne avec toute sa vigueur. Le Général de Corps d’armée rappelle que les éléments de l'Armée sont « issus de la population » et « reviendront toujours au sein de celle-ci », rajoutant que le rôle de l'Armée est inscrit dans la Constitution, à savoir la protection de la souveraineté du pays. Il rappelle aussi que l'Armée est chargée de protéger la voix du peuple d'où elle est issue et défend l’importance d’être fier de cette Armée et des Forces de l'ordre chargées de la protection du peuple. Des déclarations qui sonnent aux oreilles des observateurs comme une réponse aux provocations récentes de Marc Ravalomanana envers les Forces de l’ordre.
Durant la présentation de vœux du parti politique Tiako I Madagasikara (TIM) lundi dernier à son domicile, le fondateur de ce parti, fidèle à lui-même, a émis des mots frisant à l'incitation à la haine vis- à- vis des dirigeants actuels et des forces armées. Il déclare en effet être prêt à conduire la population sur la Place du 13 mai et appelle les Forces de l'ordre à retourner dans les casernes... Des déclarations pouvant être interprétées comme un appel à la révolte de la population mais surtout une marque de défiance envers les hommes en uniforme. Ce manque de considération envers les Forces de l'ordre avait à l'époque valu la défiance d'une partie de l'Armée envers Ravalomanana durant son régime. Faut-il rappeler que par exemple, Marc Ravalomanana avait confié la garde de vaches laitières de Tiko à des militaires. Les propos de l'ancien exilé d'Afrique du Sud rappellent encore d'autres qui font dire qu'il n'a aucunement tiré les leçons comme il l'affirme. L'on se rappelle encore du "Tsapao aloha ny herinareo vao mitsapa ny aty " traduit littéralement « qu’ils mesurent leurs forces avant de se tourner vers lui ", lancé à l'époque, quelques temps avant d'être destitué de son piédestal. La question est en tout cas aujourd'hui, pourquoi l'ancien exilé d'Afrique du Sud souhaite instaurer un climat délétère avant l'élection présidentielle. Peur d'affronter les urnes?