A l’occasion d’une présentation de vœux hier à Anosy, le ministre de la Défense nationale, le Général Léon Richard Rakotonirina a répondu de bon cœur au sermon prononcé par le pasteur Zaka Andriamampianina, dimanche dernier lors d’un culte de l’église protestante réformée de Madagascar (FJKM) au Coliseum d’Antsonjombe. Une homélie à polémique durant lequel le président adjoint de la FJKM a lancé des critiques contre les tenants actuels du pouvoir. Il a également vitupéré contre l’armée dont il a ouvertement remis en cause la nécessité. « Les citoyens dans un pays doivent être respectueux et ressentir une certaine fierté vis-à-vis de l’armée qui est là pour les protéger. C’est ce qu’on appelle l’esprit de défense. En tant que citoyens, le premier esprit de défense c’est de protéger sa patrie et sa Nation. Un citoyen qui ne pense pas à protéger son pays, cela pose des interrogations », soutient le Général de corps d’armée, au cours d’une interview donnée à la presse hier.
Défendant sa paroisse, le ministre rajoute que l’armée est là pour « protéger la souveraineté, la liberté, l’indépendance d’un pays et également pour servir le drapeau, l’hymne du pays ». Pour lui, des questions se posent sur la citoyenneté d’un homme qui remet en cause son armée qui serait selon ses propos assimilable à un « ennemi » de la Nation. Dans son intervention, le ministre souligne que même des pays comme la Suisse, réputée pour sa neutralité, dispose d’une armée. Tous les citoyens suisses de sexe masculin y sont astreints au service militaire, rappelle-t-il. Poursuivant son propos, le ministre prend également l’exemple du Vatican, qui dispose de la plus petite et la plus ancienne armée du monde, chargée de la protection du pape. « Remettre en cause la nécessité d’une armée me surprend », dit-il. Le ministre laisse entendre que les pays où l’armée n’est pas opérationnelle sont en proie des troubles et appelle ainsi à être fiers d’avoir encore une armée. Il lance également un appel à ne pas « crucifier » tous les éléments de l’armée à cause d’éventuels agissements de brebis égarées. « Toute chose à ses mauvais côtés, comme ses bons côtés », assure-t-il.
La rédaction