Le 18 aout 2025 restera une date historique pour Madagascar. Le président de la République, Andry Rajoelina, a procédé à l’inauguration du premier tronçon de la toute première autoroute du pays, l’AR1, reliant Antananarivo à Toamasina. Long de huit kilomètres, ce premier tracé Ambodifasina–Ambohimanga Rova marque le début concret d’un projet qui, pendant longtemps, n’a été qu’un rêve.
Plus encore, l’on sait que le financement de l’ensemble du chantier est assuré, selon les annonces du chef de l’État. En effet le numéro Un du pays a annoncé que le Fonds de développement d’Abu Dhabi participera à hauteur de 60 millions de dollars à la réalisation de cette infrastructure.
« Je tiens à remercier le General Manager du Fonds de développement d’Abu Dhabi qui a annoncé son soutien et son financement pour la continuité de l’autoroute », a déclaré le président. Cette contribution vient compléter le schéma financier déjà annoncé en février dernier. A l’époque il a en effet affirmé que 250 et 350 millions de dollars attendus de la Banque arabe pour le développement de l’Afrique, qui doit financer la deuxième tranche de l’autoroute.
De son côté, Madagascar finance déjà la première tranche de 80 kilomètres sur fonds propres. Avec les fonds d’Abu Dhabi, prévu donc pour la troisième et dernière tranche, l’ensemble des financements semble désormais bouclé pour mener à bien ce projet titanesque.
Une promesse de transformation
L’autoroute AR1 s’étendra sur 260 kilomètres, réduisant de 100 kilomètres le trajet actuel par la RN2, construite en 1901. Le temps de voyage entre la capitale et Toamasina, principal port du pays, passera de 10 à 12 heures actuellement à 2h30 seulement.
« Cette autoroute, c’est une promesse pour notre peuple, pour notre économie et pour l’avenir », a affirmé Andry Rajoelina dans son discours en français. Le président a rappelé que l’objectif est de transformer le quotidien des Malgaches, faciliter la circulation des personnes, accélérer les échanges commerciaux, dynamiser les villes traversées et renforcer l’ouverture du pays au commerce international.
La cérémonie a également revêtu une dimension diplomatique. Depuis avant-hier, Madagascar assure la présidence tournante de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). L’inauguration de l’autoroute s’est ainsi déroulée en présence de plusieurs chefs d’État et de gouvernement africains. Andry Rajoelina a en eRajoelinaentouré de plusieurs personnalités de marque, dont le Roi Mswati III de l’Eswatini, le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, le Premier ministre du Lesotho Ntsokoane Samuel Matekane ainsi que le secrétaire exécutif de la SADC Elias Magosi. Une présence qui témoigne de la solidarité régionale. « Votre présence m’honore et honore notre nation. Elle témoigne de la fraternité africaine », a insisté Andry Rajoelina, visiblement ému.
Le chef de l’État a tenu à rassurer que le projet ne connaîtra pas d’interruption. « Ce qui est commencé doit être achevé. L’autoroute sera construite jusqu’au bout », a-t-il martelé. L’entreprise égyptienne Samcrete, en charge des travaux, a d’ailleurs été saluée pour sa rapidité et son professionnalisme dans l’achèvement de ce premier tronçon.
À travers cette réalisation, Madagascar tourne une page de son histoire routière et ouvre une ère nouvelle où les infrastructures structurantes deviennent un moteur de développement. « Les Malgaches méritent le développement qu’ils attendent depuis des générations. Nous avons choisi d’y répondre avec détermination et audace », a conclu le président.
L.A.