Sans concession. Dans un message à l’occasion de la fête de Pâques, le Cardinal Désiré Tsarahazana, archevêque de Toamasina, crève l’abcès sur différents maux qui gangrènent le pays et qui empêchent d’arriver au véritable développement. D’emblée, ce leader religieux de l’église catholique fait allusion à la difficulté actuelle de la vie quotidienne qui pourrait exposer les Malagasy au découragement voire à la déprime. Il semble vouloir évoquer en partie la situation de grande inflation qui fait monter la grogne au sein des ménages et qui n’est pas sans lien avec le contexte international.
« Cela fait maintenant 63 ans que Madagascar a acquis l’indépendance. Le constat lié à la situation du pays en ce moment est évident. On mentirait si on prétendait qu’il n’y avait rien qui change dans le pays et ce, même dans les campagnes les plus reculées. Toutefois, l’on ne pourrait faire abstraction du fait que le pays recule », souligne l’archevêque.
Gabegie et corruption
Sur cette lancée, le Cardinal fait part d’un constat sans appel : « le pays ne pourra jamais avancer si nous ne changeons pas la mentalité qui laisse la place à la gabegie ». Dans cet esprit de gabegie, il cite notamment le non-respect des biens publics, l’hypocrisie qui se traduit notamment par une contradiction entre les paroles et les actes. Mais son constat ne s’arrête pas à cette mentalité mais également aux autres fléaux qui fragilisent la société malagasy actuelle.
« L’argent règne en maître. La corruption prédomine du plus bas au plus haut de la hiérarchie », déplore le Cardinal Désiré Tsarahazana. Pour conforter son message et encourager les chrétiens à ne pas se laisser abattre, ce leader religieux déclare que « la fête de Pâques nous apprend que le mal ne doit pas triompher sur le bien ».
Enfin, l’archevêque de Toamasina termine son message par des paroles d’espoir. Selon lui, rien n’est encore perdu et tout est possible. « Nous pouvons conduire notre pays vers le développement à condition de nous fier à Jésus Christ ressuscité », conclut-il.
S.R.