Publié dans Politique

Transparence budgétaire - La Région Atsinanana, un modèle à imiter

Publié le mercredi, 24 mai 2023

La Région Atsinanana sous la férule du jeune gouverneur Théodore Richard Rafidison est championne de la transparence budgétaire. Elle en est un modèle même si, par modestie, les responsables régionaux s’abstiennent de le dire ouvertement. L’attribution de cette qualification fait son chemin à la suite de la présentation en mars 2022 du compte administratif de 2021.

Tous les autres gouverneurs, exceptés ceux de Vakinankaratra et de Sofia, se retrouvent à Toamasina pour un atelier de trois jours, du 23 au 25 mai, sur la transparence budgétaire et la participation citoyenne. Plusieurs hauts responsables du ministère de l’Economie et des Finances (MEF) et du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation (MID) ont rejoint la capitale régionale Atsinanana pour le même motif.

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), par la section politique sociale, y a également dépêché une forte équipe. Avec la Région Atsinanana, cette agence onusienne a organisé et appuyé financièrement cette rencontre d’une haute importance pour le développement national. Les retrouvailles de Toamasina sont mises à profit du partage d’expériences.

Outil puissant

En théorie, la transparence budgétaire va de pair avec la participation citoyenne. « Quand la transparence existe, les investissements répondent à juste titre aux attentes de la population. Il est important d’apprendre des expériences des autres afin d’améliorer les interventions futures », devait souligner le gouverneur Richard Rafidison. La loi en vigueur préconise la transparence budgétaire. « La pratique relève de l’état d’esprit », dit-il lors de son intervention devant ses pairs dans la matinée du deuxième jour du séminaire.

Selon le secrétaire général du MEF, Andry Ramanampanoharana, la transparence budgétaire va de la conception à l’exécution du budget. Il en découle l’organisation des conférences budgétaires ces cinq dernières années. Au niveau des collectivités territoriales décentralisées, les structures locales de concertation représentent le cadre idéal pour la mise en œuvre de cette transparence.

Pour l’Unicef, la décentralisation est un outil puissant pour réaliser le droit de l’enfant dont la promotion est sa vocation. Madagascar a ratifié en 1991 la Convention internationale du droit de l’enfant (CIDE). Sa mise en œuvre reconnait que l’exécution du budget de l’Etat doit respecter le principe de durabilité, d’efficacité, d’efficience, d’équité et de transparence afin de contribuer à la réalisation du droit de l’enfant.

Plus de la moitié

Plus de trois décennies plus tard, l’enfant malagasy fait face à de nombreux défis qui empêchent la réalisation de son droit. Le résultat d’une étude réalisée en 2021 rend compte de grosses lacunes à combler. Les enfants constituent quand même plus de la moitié de la population de l’île. De façon globale, deux enfants sur trois y souffrent de la pauvreté multidimensionnelle.

Le faible investissement est en bonne place pour figurer parmi les barrières. Les parts du budget allouées à l’éducation, à la santé ou à la protection sociale ne sont pas encore à la hauteur des besoins, et ceci, en dépit d’une tendance à la hausse. La situation est aggravée par la faiblesse du taux d’exécution budgétaire.

Les collectivités disposent de ressources limitées alors que la conception et l’exécution du budget doivent correspondre aux préoccupations locales. Les autorités locales rencontrent des difficultés. La participation citoyenne, quant à elle, demeure faible. L’édition du « Guide de lecture de la loi de Finances 2023 » vise à aider les acteurs à relever le défi.

Qualité

Selon l’Unicef, la transparence budgétaire contribue à la réalisation du droit de l’enfant à travers l’amélioration de la redevabilité du Gouvernement et établit la confiance de la population. Elle catalyse aussi l’augmentation des recettes fiscales. La transparence permet de rassurer les bailleurs de fonds, ce qui peut avoir effet de favoriser leur appui et investissement en infléchissant les coûts et les dettes à rembourser.

« Nous encourageons le Gouvernement, les Régions, les Districts, les Communes et même les Fokontany à être transparents dans la mise en œuvre de leurs budgets », insiste Jean-Benoît Manhes, représentant résident adjoint de l’agence onusienne. Pour la petite histoire, la pertinence du compte administratif de 2021 de la Région Atsinanana a séduit le service régional du budget de Toamasina.

La transparence à la base de ce compte des résultats a suggéré l’idée d’organiser le séminaire de partage d’expériences. L’Unicef s’est alors manifesté pour la concrétisation de l’initiative qui pourrait, à terme, profiter aux enfants malagasy. Le rendez-vous en préparation depuis une année se réalise maintenant. « Nous avons attaché un réel intérêt à l’organisation de cette rencontre », lâche Andry Rakotovao, le directeur des affaires financières de la Région Atsinanana.

 

M.R.

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Editorial

  • Visite d’Etat
    Le pays s’apprête à accueillir une visite d’Etat. Dans une ambiance effervescente, la Grande île se prépare à recevoir sur le sol malagasy, en visite d’Etat, le Président français Emmanuel Macron le 23 avril. Ce sera le 5ème voyage officiel d’un Chef d’Etat français à Madagasikara mais il s’agit cette fois-ci d’une visite d’Etat. On entend par « visite d’Etat, un voyage officiel d’un Chef d’Etat souverain dans un pays souverain suite à l’invitation officielle du Chef d’Etat d’un pays souverain. C’est le plus haut niveau protocolaire d’un voyage officiel qu’effectue un Chef d’Etat à l’extérieur. Selon le protocole français en matière de visite ou voyage du Chef d’Etat, il existe trois sortes de voyage : le voyage officiel (d’Etat éventuellement), le voyage de travail et le voyage privé. Le général de Gaulle effectua un voyage officiel à Madagasikara en 1958. Il ne s’agissait pas d’une visite d’Etat du fait…

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