Publié dans Politique

Corruption - Romy Voos et Philippe Tabuteau condamnés par la Justice britannique

Publié le vendredi, 10 mai 2024


Près de trois mois après le procès sur l’affaire Romy Voos Andrianarisoa (47 ans) et Philipe Tabuteau (54 ans) au mois de février dernier, le tribunal britannique a enfin rendu son verdict. Les deux accusés écopent d’une « peine combinée de 5 ans et 9 mois de prison, (ndlr : 3 ans et 6 mois pour l’ancienne Dircab et 2 ans et trois mois pour son complice)» selon les informations publiées sur le site du National Crime Agency (NCA) en charge de la lutte contre le crime organisé au Royaume Uni, hier. Après la condamnation de l’ancienne directrice de cabinet de la Présidence et le ressortissant français, l’Agence nationale contre le crime organisé a publié des enregistrements audio révélant la corruption en action.
Les deux accusés ont fait l’objet d’une arrestation en août 2023 à l’issue d’une investigation menée par la NCA.  La tentative d’extorsion de pot-de-vin auprès de Gemfields, une société basée au Royaume-Uni spécialisée dans l’exploitation minière responsable de rubis et d’émeraudes, constitue la principale charge contre eux. D’après toujours les précisions de la NCA, l’ex-dircab a « contacté Gemfields via un agent de présentation avant d’organiser plusieurs conversations en personne pour discuter de contrats potentiels. Méfiant quant aux intentions des deux hommes, Gemfields a fait part de ses inquiétudes concernant la corruption à la NCA, qui a lancé une enquête faisant appel à la surveillance et à d’autres tactiques secrètes ».
Les preuves divulguées
Pour rappel, Tabuteau a plaidé coupable au cours de sa comparution en septembre 2023 tandis que Andrianarisoa a plaidé non coupable. Elle a néanmoins été reconnue coupable par un jury de la Southwark Crown Court en février.
Six extraits audio capturés par la NCA au cours de l’enquête ont désormais été diffusés. Les trois premiers ont été enregistrés lors d’une réunion dans un hôtel du centre de Londres le 20 juin 2023, dont l’objectif était de discuter des termes d’un contrat de « Business Consulting Services » rédigé par Tabuteau. Au cours de la conversation, les deux accusés ont demandé 250 000 francs suisses en guise de paiement pour lancer la collaboration et obtenir la signature des termes de la coentreprise. A cela s’ajoutaient des « honoraires de réussite » sous la forme d’une participation de 5% dans le capital de la collaboration, ainsi que 5 000 francs suisses supplémentaires, ensuite augmentés à 10 000 francs suisses par Andrianarisoa, en guise de paiement de bonne volonté pour faire avancer le projet.
Relation personnelle depuis 27 ans
La NCA évoquait des propos contradictoires de Romy Andrianarisoa sur sa relation avec Tabuteau, dont « elle prétendait ne pas en connaître la profession et avec qui elle a nié avoir travaillé avant 2021 alors qu’elle le connaissait à titre personnel depuis 27 ans ».
Le quatrième clip est tiré d’un appel téléphonique du 28 juillet 2023 au cours duquel Andrianarisoa a apporté une clarification concernant le paiement de 10 000 francs suisses. Les deux derniers extraits sont tirés d’une réunion à Londres le 10 août 2023, jour de leur arrestation, et durant laquelle l’accusée évoque une société suisse appelée Fiduciare Suisse SA qui était destinée pour recevoir les fonds illicites.
« Cette enquête démontre la capacité de l’ICU à capitaliser sur la coopération de l’industrie et la détermination de nos agents à traduire en justice ceux qui portent atteinte à l’Etat de droit », a déclaré Andy Kelly, chef de l’Unité de corruption internationale (ICU) à la NCA.
Sandra R.












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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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