Publié dans Politique

Trafic de ressources naturelles - Classé parmi les crimes organisés

Publié le mardi, 26 novembre 2024

« Ce ne sont pas les fonctionnaires de l’Etat qui exportent clandestinement les bois de rose, de l’or… Ils n’en sont que de petits acteurs qui facilitent le trafic », a dit Mamitiana Rajaonarison, le directeur général du Service de renseignements financiers (SAMIFIN), hier au siège de celui-ci à Ambohijanaka lors de la cérémonie de signature du renouvellement de la collaboration entre son service et l’Alliance Voahary Gasy (AVG), représentée à cette occasion par son président du conseil d’administration, Ndranto Razakamanarina.

 

Ce dernier a déclaré que si les ressources naturelles de Madagascar sont bien gérées, le pays se développerait facilement en trois ans. Malheureusement, les valeureuses ressources de l’île font l’objet de trafic à n’en plus finir au détriment de la population. « L’exportation de bois précieux est maintenant nettement en baisse. Par contre, le trafic d’espèces sauvages et de l’or s’intensifie », a lâché le patron de l’AVG.

D’après lui, la valeur marchande des quantités d’or exploitables annuellement serait amplement suffisante pour financer toutes les actions de développement à Madagascar. En effet, la corruption et le blanchiment de fonds issus du trafic sont comme une plaie interne qui nuit à la bonne santé de la nation. Selon le DG du SAMIFIN, l’exploitation et l’exportation illégales des ressources naturelles sont classées parmi les crimes organisés des organisations criminelles.

C’est à juste titre dans le but de renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent qui catalyse le trafic de ressources naturelles que l’AVG et le SAMIFIN ont renouvelé leur collaboration qui a existé depuis 2012. « En substance, le SAMIFIN mène ses enquêtes sur la base des renseignements financiers fournis par des établissements assujettis comme les banques, les compagnies d’assurance, les concessionnaires d’automobile et les agences immobilières. L’importance de la coopération avec la société civile est qu’elle est au courant des réalités dans la société », a-t-il précisé.

Il en veut venir par-là au faible taux d’inclusion financière à Madagascar qui favorise la circulation des masses monétaires hors du circuit légal. « L’argent généré par des activités criminelles est souvent blanchi à travers la construction de gros bâtiments… L’enquête patrimoniale permet de déterminer les origines des fonds utilisés », a noté le haut responsable. Mais le SAMIFIN vise plus les gros bonnets que les petits bonnets. « La capacité de nuisance des gros bonnets se répercute sur la vie nationale », a-t-il insinué.

Madagascar a une mauvaise note, proche du sept sur dix, la note la plus mauvaise étant le 10, en matière d’indices de l’Initiative globale sur le crime transnational organisé. L’ampleur du trafic de ressources naturelles contribue à cette mauvaise image. La prochaine évaluation universelle aura lieu en 2026. En tant que plateforme des organisations de la société civile malagasy œuvrant pour l’instauration de la bonne gouvernance environnementale, l’AVG collabore avec les organes de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent sous toutes leurs formes.

 

M.R.

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Editorial

  • Ouragan
    Entre le Népal et la France, en passant par Israël / Gaza, des rafales de vents violents de la taille des ouragans pouvant atteindre une vitesse de destruction jusqu’à 200 km/h rasent tout sur leur passage. Au Népal, la population, estimée à 30 millions d’habitants, n’en pouvait plus. L’économie népalaise, essentiellement ancrée dans le monde agricole, se sent à l’étroit. Elle dépend globalement de la diaspora travaillant en Inde ou ailleurs pour une main-d’œuvre fragile et vulnérable. Parmi les pays les plus pauvres d’Asie, le Népal ne dispose pas des perspectives d’avenir notamment pour les jeunes. La jeunesse népalaise, lasse de subir les défaillances du système politique et économique corrompu du pays et largement dominé par les voisins géants, l’Inde et la Chine, bravait les restrictions imposées par le Gouvernement. Le vase débordait lorsque les dirigeants népalais ont bloqué les connexions des réseaux sociaux dont entre autres les 26 d’entre…

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