Publié dans Politique

Sécheresse à Antananarivo - Les pluies provoquées comme solution ?

Publié le lundi, 06 janvier 2025


Madagascar connaît en ce moment une accalmie cyclonique après Chido… et des conditions anormalement chaudes. Un phénomène de sécheresse assez important est enregistré sur presque l’ensemble de l’île comme dans l’océan Indien. Pour le mois de décembre, il est tombé sur le littoral Est moins d’une dizaine des pluies par rapport à la normale. Les hautes terres centrales, quant à elles, sont en proie à de graves sécheresses.
Pour les agronomes, ces incidents sont inquiétants dans la mesure où ils mettent en péril le paysannat alors que celui-ci fait vivre le pays. A Madagascar, 80% de la population dépend du climat pour vivre de l’agriculture. Le déficit pluviométrique du moment est un sujet de discussion chez les paysans tant que les pluies ne tombent pas ou se font désirer.
Sur les réseaux sociaux, Florian Fraix-Bavuz, un des prêtres de l’agroécologie à Madagascar, attitre l’attention sur l’absence de pluies. « Pour rappel, les forêts ont un rôle actif déterminant dans les précipitations. Il faudrait peut-être un jour qu’on arrête de prendre Madagascar pour un « fatapera rempli de kitay menaka » (qui brûle facilement, ndlr) », dit-il.
Le recours à la coûteuse opération « pluies provoquées » s’avère une solution souhaitée dans la situation actuelle caractérisé par l’allongement des séquences sèches qui pourrait connaître encore des évolutions. L’équipe de la Direction générale de la Météorologie (DGM) en fait un suivi permanent. En réalité, la formation des nuages cumuliformes est l’une des conditions sine qua non pour provoquer des pluies. Sans ce type de nuage, la possibilité de recourir aux pluies provoquées est utopique.
L’hémisphère Sud subirait la mal répartition des précipitations marquées des séquences sèches allongées alors qu’il s’agit de saison culturale. Le phénomène est beaucoup plus ressenti en Afrique et dans l’océan Indien. Ces perturbations saisonnières, appelées aussi variabilités climatiques, sont une manifestation du changement climatique. Mais elles sont diversement ressenties au niveau du pays.
Plusieurs Régions, dont Analamanga et Alaotra-Mangoro, ont littéralement soif. Il est faisable de provoquer des pluies si les conditions sont réunies. La présence de nuages cumuliformes en évolution dans l’atmosphère en est une. Les pluies provoquées sont souhaitées pour les grands bassins de production.
En 2017, une année marquée par des conditions presque similaires à la présente saison, la DGM a mené une campagne de sensibilisation en faveur du semi des eaux usées pour tenter de densifier les humidités dans l’atmosphère. Les vapeurs d’eau qui s’accumulent dans l’atmosphère forment les nuages qui, au bout d’un certain nombre de processus, retombent sous forme de gouttelettes d’eau ou pluies.
L’expression « pluies artificielles » est inappropriée. Elle peut prêter à confusion pour les gens qui sont tentés de croire qu’on peut fabriquer les pluies. Les fabriquer est impossible, selon les experts. Du coup, la création d’infrastructures de stockage d’eau est opportune pour prévenir les stress hydriques à répétition.
Les pluies intenses qui tombent en un court laps de temps sont de l’eau perdue pourtant nécessaire. En raison du déclin des bassins versants, elle ruisselle sur le sol plus qu’elle s’infiltre dans le sous-sol à tel point de provoquer des inondations. Des systèmes d’infrastructures de stockage d’eau servant de bassins de réservoir aussi sont nécessaires pour stocker les eaux de pluies excédentaires.
Gérer le changement climatique, c’est gérer les variabilités climatiques. L’expérience vécue avec l’assèchement de nombreux cours et plans d’eaux vitaux pour les plaines mérite une réflexion à développer. En effet, les communautés sont habituées à bénéficier des pluies, un don précieux de Dieu car étant de l’eau la plus salubre au monde. Elles souffrent le plus en cas de déficit pluviométrique qui a tendance à se répéter chaque année.
Les habitants des régions du Sud savent déjà se débrouiller avec les impluviums dont la technique de construction leur a été enseignée dans les années 1920 par Decary pour faire face au manque chronique d’eau appelée aussi or bleu, vital pour le développement et la stabilité sociopolitique.
M.R.

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Editorial

  • Nécessité impérieuse
    L’Assemblée nationale vote la Loi de finances 2026. Après moult débats souvent houleux assortis de 24 amendements, les députés ont finalement adopté le Projet de la LFI – 2026 dans la journée du mardi 25 novembre 2025. C’est la première fois dans les annales des travées de l’Hémicycle de Tsimbazaza que de vifs débats agitaient les réunions en commission, en séance plénière des représentants du peuple. L’adoption du Projet de la LFI 2026 suscitait des intérêts particuliers des parlementaires. Le ministre de l’Economie et des Finances, le grand argentier de la République, Dr Herinjatovo Ramiarison, devait signaler une note positive et encourageante face à ce regain d’intérêt et d’attention que nos élus éprouvent à l’endroit des Finances de l’Etat, le « nerf de la guerre ». Pour la première fois dans l’histoire des législatures du pays que les députés ont bien voulu prendre conscience des responsabilités qui pèsent sur leurs…

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